Boycotté par les représentants locaux de la CGT depuis l’avènement de l’extrême droite aux affaires, un hommage a été rendu aux « gueules noires » à la stèle des mineurs de la rue Gaston-Blot, comme de tradition pour la Sainte-Barbe. Financé par voie de souscription publique, ce mémorial en résine avait été placé au sommet d’un château d’eau en 1992 à l’initiative d’anciens salariés des Houillères mobilisés autour de Jean Masiuk, un agent de maîtrise (CFE-CGC). « Il avait été installé à cet endroit car un projet de contournement routier devait conforter sa visibilité. Or il n’a jamais vu le jour », commente François Kaniecki à la tête désormais de ce collectif d’anciens mineurs, attaché à la sauvegarde du patrimoine né de décennies d’exploitation charbonnière. Aussi, dès 2008, des militants de la CFTC revendiquaient son déménagement en centre-ville ou au carrefour Lemoine situé sur la très passante voie reliant Béthune à Saint-Pol-sur-Ternoise.
Une option bannie pour une question de coût par la majorité socialiste de l’époque et tout autant rejetée par le RN aujourd’hui. Celui-ci a préféré aménager le site (travaux de débroussaillage, rejointoiement et peinture de la tour, facilitation d’accès, éclairage). De quoi satisfaire François Kaniecki : « Il était difficilement envisageable de déménager de nouveau ce monument de 700 kg pour le poser à même le sol de crainte de possibles dégradations ». Et cet ancien porion de 81 ans de soutenir l’idée d’une inauguration de cet espace patrimonial ainsi valorisé le 1er mai prochain.
