Calais

Natacha Bouchart poursuit sa guerre contre les exilés

Publié le 24 décembre 2020 à 10:53

Onze associations humanitaires [1] dénoncent une procédure d’expulsion engagée par la maire de Calais, Natacha Bouchart, à l’encontre de personnes exilées.

Il n’y aura pas de trêve de Noël pour plusieurs centaines de personnes exilées, à Calais. La maire Natacha Bouchart, qui démontre régulièrement sa fermeté contre les migrants qui veulent tenter leur chance pour passer en Grande-Bretagne, a en effet déposé une requête en référé au tribunal administratif de Lille afin d’obtenir leur expulsion. L’élue LR et les autorités préfectorales n’ont eu de cesse, ces derniers mois, de faire procéder à des « expulsions brutales de lieux de vie », soulignent les associations dans un communiqué commun. Cela s’ajoute à un dispositif visant à empêcher toute installation : pose de grillages et déboisage de zones entières de la ville notamment. De ce fait, explique le communiqué, « de nombreuses personnes ont été contraintes de se réfugier sous les ponts de la ville de Calais ». Avec l’action de la municipalité, elles se trouvent une fois encore « sous la menace d’une énième atteinte à leurs droits fondamentaux ». Pour défendre sa décision, la ville dit vouloir agir au nom du respect de la « dignité humaine ». Ces personnes n’ont en effet pas d’accès à l’électricité, à l’eau courante ou encore au ramassage des déchets. Et pour cause, la municipalité leur refuse ces services, tout comme elle avait récemment interdit la distribution de repas en centre-ville par les associations qui les encadrent. Ces dernières ne sont pas dupes de ce cynisme. Elles réclament « une mise à l’abri basée sur le volontariat, la pleine information des personnes exilées ou encore un diagnostic social permettant de comprendre la situation des personnes et donc de leur proposer une solution adaptée. La dignité pour laquelle nous plaidons suppose également des solutions d’hébergement adaptées, continues et inconditionnelles à Calais ou à proximité, offrant de réelles alternatives à l’errance et la précarité. Le respect de cette dignité nécessite, enfin, de formuler de réelles propositions d’installation en France ou d’accès légal au Royaume-Uni, seules à même d’apporter une solution durable à la situation des personnes exilées présentes à Calais ».

Notes :

[1L’Auberge des Migrants, Secours catholique, Choose love, Human Right observers, Refugee women’s center, Collective Aid, Médecins du Monde, Calais food collective, Cabane juridique, Utopia 56, Salam Nord-Pas de Calais.