« Nous avons appris à nous connaître lors de l’élection municipale de 2014. Au départ, nous étions sur deux stratégies différentes. D’emblée, elle avait rejoint la liste d’Eugène Binaisse (divers gauche). J’ai finalement renoncé à conduire celle du Front de gauche pour me rallier à sa position », souligne David Noël qui s’attire alors les foudres des mélenchonistes. Finalement élu aux côtés de Marine Tondelier pendant six ans, il se dira sous le charme « de son dynamisme, de son énergie à combattre le Rassemblement national, de la qualité de ses interventions et de ses talents oratoires. Très vite, elle imposera naturellement son leadership sur le groupe. C’est une fille brillante au fait des dossiers de santé ou d’environnement de nature à faire progresser notre territoire. J’ai eu plaisir à travailler avec elle ». Pour l’ancien secrétaire de la section PCF d’Hénin-Beaumont (de 2006 à 2018), « Marine Tondelier est une écolo bien ancrée à gauche. Ensemble, nous avons voté contre la mise en place de la vidéosurveillance, l’armement de la police municipale ou l’ouverture des magasins le dimanche. Seul le vote de subventions aux écoles privées de la commune nous a séparés. Comme libre penseur, je ne pouvais que m’y opposer ». Une approche que partage désormais Gianni Ranieri son successeur à la tête de la section du PCF et au conseil municipal.
Une même vision de la NUPES
Seul accroc dans un ciel jusque-là sans nuages, la propension manifestée par Marine Tondelier « à céder aux pressions de la France insoumise lors de la préparation de la municipale de 2020. Elle était tête de liste. Sachant que j’allais déménager à Méricourt, j’avais proposé d’être placé en dernière position sur la liste à titre symbolique comme un passage de relais. Les Insoumis s’y sont opposés. Elle leur a cédé. Ça m’a meurtri, mais ça reste un détail », concède-t-il. Hostiles aux prétentions hégémoniques de la France insoumise en son sein, David Noël et Marine Tondelier ont la même conception de la NUPES. « Pour qu’une coalition soit forte, il faut que les organisations qui la composent, puissent tracer son leur sillon », analyse David Noël qui considère comme un « épiphénomène » les critiques acerbes et caricaturales lancées par Marine Tondelier à l’endroit de Fabien Roussel qualifié, l’été dernier, de « réactionnaire » pour ses propos sur la valeur travail.