Un barbecue aux allures de meeting. En provenance du Bassin minier, de l’Arrageois, du Ternois, de l’Audomarois, du Boulonnais et de la Côte d’Opale, 200 militants ont répondu à l’appel de la Fédération. Des communistes visiblement heureux de se retrouver et d’échanger des nouvelles à l’heure, pour certains, du retour des vacances. L’occasion de prendre le pouls d’une rentrée sociale qu’Hervé Poly, le numéro 1 de la Fédération, imagine combative.
Le socialisme ou le chaos
Lors de son intervention, il a appelé les organisations syndicales et la CGT notamment « à relever le défi des luttes sociales », pointant du doigt « une crise d’une rare violence. Les salaires et les pensions sont gelés, les prix s’envolent et les profits explosent » ! Le PCF du Pas-de-Calais y prendra bien sûr toute sa part en s’associant notamment à la Journée de mobilisation interprofessionnelle du 29 septembre. « Notre tâche immédiate est d’être sur les marchés, à la porte des entreprises pour ouvrir des perspectives de transformation sociale. Dans le cas contraire, ce sera le chaos. Il profitera à la bourgeoisie qui imposera le fascisme », s’inquiète Hervé Poly soucieux de faire en sorte que le Parti soit aussi visible hors période électorale.
Haro sur les spéculateurs
Évoquant une « guerre de classe, une guerre contre les conquis sociaux qui a débuté dans les années 1980 » au Royaume-Uni, il salue naturellement « les grèves et les manifestations » menées actuellement par le prolétariat britannique. Stigmatisant la vision à court terme et la recherche du profit maximum animant une bourgeoisie préoccupée par ses seuls intérêts égoïstes, Hervé Poly peste alors contre les spéculateurs, prenant l’exemple de « la pénurie organisée de pellets avec à la clé une hausse vertigineuse des prix. Cet hiver, certains devront choisir entre se chauffer et se nourrir ! ». Les intentions bellicistes des Etats-Unis à l’égard de la Chine, la politique de la Banque centrale européenne qui « gonfle les marchés financiers comme jamais au lieu de répondre aux besoins populaires » font tout autant l’objet de son courroux.
Responsabilités occidentales en Ukraine
Tout comme le soutien armé apporté par l’Occident au régime de Zelenski en Ukraine. « Nous condamnons la violence de l’intervention russe en Ukraine, mais nous ne tairons pas la surenchère des va-t-en-guerre », s’enflamme Hervé Poly qui pointe aussi du doigt la responsabilité de la France et de l’Allemagne peu soucieuses d’exiger de Kiev « l’application des accords de Minsk, qui prévoyaient de faire de l’Ukraine un Etat neutre et fédéral avec la reconnaissance de l’autonomie du Donbass ». Demandant que la « France sorte de l’OTAN, le bras armé des Etats-Unis », le patron de la Fédération rappelle que la guerre en Ukraine n’a pas commencé le 24 février 2022, mais « bien en 2014 avec le bombardement par Kiev des populations civiles du Donbass » ! Exigeant « l’arrêt des ventes d’armes à l’Ukraine, faisant de sa population de la chair à canons », il demande « l’ouverture de négociations entre les belligérants ».
L’unité ? Oui, mais…
Et voilà qu’au nom d’une guerre qu’il entretient sciemment par ses ventes d’armes, le président Macron entend « en faire payer le prix » aux Français en sonnant la fin de l’ère de l’abondance (sic !). « Il nous prépare le « régime sec » en nous culpabilisant », s’insurge Hervé Poly. Multipliant les références à Marx, Engels ou Lénine, il appelle à « vaincre le capital par l’appropriation des moyens de productions ». Dans la perspective du congrès du PCF d’avril 2023, il félicite les communistes présents d’avoir mené avec brio la « Bataille des Jours heureux » lors de la présidentielle et des législatives, même si les résultats n’ont pas été « à la hauteur de nos espérances et de l’investissement militant ». Grâce à une logique de rassemblement avec le PS, « nous avons réussi à faire élire un député communiste à l’Assemblée nationale en la personne de Jean-Marc Tellier ; ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. Ce besoin d’unité est une réalité, mais elle ne doit pas se traduire par un nouvel effacement ou une dilution dans une structure électoraliste ».
Jean-Louis Fossier (Vitry-en-Artois)
Je me demande dans quelle mesure les « politiques » qui ont mis en place ces mécanismes en train de nous broyer, sont capables de les maîtriser. La situation, on l’a subie ! Selon moi, le 29 septembre ne sera pas une grande journée de mobilisation. C’est inquiétant. Le discours d’Hervé Poly n’en était pas moins mobilisateur. Il a évoqué le triptyque « travail, salaire, prix ». Une référence appréciée aux fondamentaux du marxisme. Dans notre canton, la cellule de « Vitry-Brebières-Biache » renaissante, se réunira d’ailleurs ce samedi pour discuter du contenu d’un tract que nous distribuerons à la population.
Michel Moren (Annay-sous-Lens)
Ce barbecue a permis de retrouver des camarades. Ça fait du bien. Hervé Poly était en plein dans la réalité lorsqu’il a évoqué les profiteurs de crise… Certains s’en mettent plein les poches. La guerre en Ukraine a bon dos. Les retraites n’augmentent pas. Idem pour le SMIC. Quand je pense que Le Pen a voté contre son augmentation… Dans le même temps, on donne des milliards à l’Ukraine. La coupe est pleine. Les gens n’en peuvent plus. On leur demande maintenant de restreindre leur consommation d’énergie, on va toucher à leur confort. Quand les factures arriveront, ça va péter !
