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Bar La Citadelle à Lille : « Pas de fachos dans nos quartiers ! »

par Mourad Guichard
Publié le 25 février 2023 à 23:49 Mise à jour le 26 février 2023

Quelques centaines de manifestants se sont retrouvés, vendredi soir sur la Grand’Place de Lille, pour exiger la fermeture définitive du bar identitaire La Citadelle. Son tenancier avait annoncé la tenue d’une soirée baptisée « Qu’ils rentrent en Afrique », en référence à l’invective lancée par un député Rassemblement national en plein hémicycle. Martine Aubry, la maire de Lille, avait bien pris un arrêté pour barrer la route aux militants ouvertement surpémacistes, mais le tribunal l’avait retoqué. C’est le risque de trouble à l’ordre public qui aura eu finalement raison de la tenue de cette soirée. Au milieu des drapeaux de l’Offensive, de l’Union communiste libertaire (UCL), d’Europe écologie lesVerts (EELV), du Parti communiste français (PCF), de Révolution permanente, il y a Paul, militant de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) sur la métropole. Lui veut aller plus loin que la seule fermeture. « On demande la fermeture de l’estaminet, qui est un foyer de fascistes identitaires, et la poursuite de ses responsables. » Selon Charlie, une Jeune communiste, « si le bar est toujours ouvert, c’est que les pouvoirs publics craignent des représailles ». Rémi Boussemart, animateur fédéral des Jeunes socialistes du Nord, regrette, lui, que la justice n’ait pas retenu l’aspect raciste de la soirée identitaire. « Il faudrait que Darmanin prenne ses responsabilités et que la justice évolue sur ces questions. On ne peut pas seulement invoquer le code du commerce dans pareille affaire. » Boubacar Dembele, référent pour SOS Racisme, enfonce le clou en dénonçant « l’apologie du nazisme et les propos racistes » tenus par les habitués de La Citadelle. Le rassemblement est ponctué de nombreux slogans, comme « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartiers pour les fachos ! », « Lille, Lille, antifa ! » ou encore « La Citadelle en feu, les fachos au milieu ! ». Mais aussi par de nombreuses interventions, comme celle du député insoumis Carlos Martens Bilongo visé par la sortie raciste du député RN. « Nous saluons la prise de conscience de Martine Aubry », souligne Benoît Tirmarche, son homologue insoumis au conseil régional des Hauts-de-France. « Le mieux serait que le ministre de l’Intérieur ferme le lieu pour apologie du nazisme et racisme, et que, parallèlement, il prononce la dissolution du groupuscule qui l’anime. Il y a maintenant urgence. » L’élu ne boude cependant pas son plaisir de voir la soirée raciste annulée.

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