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Budget 2023

Département du Nord : L’opposition dénonce un manque d’ambition pour le social et pour l’eau

Publié le 3 avril 2023 à 10:18

Les 20 et 21 mars, le conseil départemental du Nord a voté son budget à hauteur de 3,8 milliards d’euros. Il a été élaboré sur fond d’une envolée des coûts énergétiques qui augmentent d’environ 78 millions d’euros et à des revalorisations salariales (58 millions d’euros) décidées par le gouvernement et non intégralement compensées. Le président Christian Poiret se félicite de la part consacrée aux investissements (354 millions d’euros, le plus gros budget depuis 2012). La capacité d’endettement sur sept ans n’est pas remise en cause ! Mais, dans les rangs de l’opposition, on constate certes un effort financier sur certaines politiques (protection de l’enfance, soutien au service d’aide à domicile...) mais, de manière générale, le compte n’y est pas en matière de politique sociale. (Lire l’encadré ci-contre). Autre dossier crucial sur lequel nous ne manquerons pas de revenir : l’eau. L’exécutif dit « s’engager de manière volontaire (...) pour la gestion de l’eau sur son territoire ». Jean-Claude Dulieu (groupe communiste et républicain - canton d’Aulnoye-lez-Valenciennes) prévient sur les prévisions de sécheresse cette année : « 15 départements sont d’ores et déjà en alerte orange. (...) Nous avons proposé que 2023 soit l’année de lancement d’une ambition forte du Département sur la thématique de l’eau. Aujourd’hui, à l’occasion de ce budget, vous proposez pour 2023 une réflexion globale sur l’intervention départementale dans ce domaine avec une délibération cadre prévue en juin et déclinant un plan d’actions. Mais pour ce faire, vous inscrivez une enveloppe de 150 000 euros. C’est certes un début. (...). Le compte n’y est pas ! » Là non plus.

354 En millions d’euros, c’est le budget d’investissement proposé par l’exécutif. Le plus important depuis 2012. 713,9 En millions d’euros, c’est la part budgétaire consacrée au retour à l’emploi et à l’insertion. 900 000 En euros, c’est le budget consacré à la lutte contre les violences intra-familiales

3 questions à...Maryline Lucas

Conseillère départementale du Nord, canton d’Aniche.

L’exécutif se félicite de la diminution du nombre d’allocataires du RSA et des 12,5 millions d’euros d’économie que cela entraîne. Qu’en pensez-vous ? Il se targue de la diminution du nombre d’allocataires, mais dans notre groupe (GCR Pour l’Humain d’abord, ndlr), nous demandons quelle réalité se cache derrière ces sorties du dispositif. Quel travail l’allocataire a-t-il trouvé, pour combien de temps ? S’il s’agit juste de remettre les gens au travail avec un emploi précaire, ce n’est ni suffisant, ni constructif. Il faut un emploi non précaire ou une formation. Nous souhaitons avoir un bilan régulier sur la nature des sorties du dispositif RSA et, pour chaque année, le nombre d’entrées et de radiations.

Lors de la dernière séance plénière du Département, vous avez porté un regard sévère sur la politique d’insertion. Pourquoi ? Encore une fois, nous voudrions des informations précises. Quelle est l’évolution, depuis 2015, des moyens humains et matériels dédiés ? On parle de 175 agents affectés à la politique d’insertion. C’est peu. Par ailleurs, les aides départementales pour les allocataires (garde d’enfants, mobilité, etc) s’élèvent à 2 300 pour 340 000 euros. C’est moins de 1 % du budget insertion et cela ne concerne que 2,4 % des allocataires. C’est peu.

Qu’en est-il du Fonds de solidarité logement ? Il ne bouge pas par rapport aux années précédentes avec un budget de 5,5 millions d’euros. Avec l’inflation et l’envolée du coût de l’énergie et des fluides, ce n’est pas normal !

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Nord