Canicule et climat social

Il fait chaud aussi pour les urgentistes et les pompiers en grève

par Philippe Allienne
Publié le 28 juin 2019 à 19:44

Si les conseils abondent en matière de comportement face à la canicule de ce début d’été, la chaleur n’est pas sans conséquences sur nos vies quotidiennes. La chute de la pression d’eau, dans le Valenciennois en montre un exemple.

Côté personnes âgées, le personnel accompagnant à domicile veille à l’hydratation régulière et des courriers ont été envoyés par les mairies, comme à Lille, afin d’inciter à la vigilance. Des visites à domicile sont également organisées.

Dans les Ehpad, la crainte d’une répétition du drame qui s’est joué en 2003, rend les responsables particulièrement attentifs. Même si personne n’est à l’abri d’un accident comme en témoigne l’embrasement de ce ventilateur dans une maison de retraite de Maubeuge, nécessitant l’hospitalisation de six résidents. Mais en toile de fond, les besoins des Ehpad sont gigantesque et ne sont pas entendus par la ministre de la Santé. Dans le monde du travail, notamment dans le BTP, le respect des précautions élémentaires est bien sûr obligatoire. Cela n’empêche pas le maintien des activités pénibles (notre photo).

Dans la rue, il ne faut pas oublier que la chaleur est parfois plus néfaste pour les personnes sans abri que la période hivernale.

Grève aux urgences

Mais, celles et ceux dont le métier est de venir au secours des gens qui souffrent sont eux aussi en souffrance. Pour d’autres raisons que la canicule. Le mouvement de grève des urgentistes s’étend et dépasse les services d’urgence. Après les hôpitaux de Roubaix, Seclin, Douai, Maubeuge, Lens etc. le mouvement gagne le CHU de Lille où une grève est annoncée pour ce mardi 2 juillet.

Le personnel soignant réclame une augmentation de salaire de 300 euros (avec rattrapage du gel du point d’indice depuis 2010), un renfort des effectifs pour répondre aux besoins des patients et des services, un arrêt des fermetures de lits et la réouverture des lits de spécialités. Il s’agit de désengorger les urgences et d’accueillir les patients dans de bonnes conditions. Depuis plusieurs mois en France, les personnels de plus de 130 hôpitaux sont en grève.

Les pompiers eux non plus ne sont pas contents. Leur mouvement a démarré dès le 21 mai. Le 19 juin, sept organisations syndicales ont adressé un courrier commun au ministre de l’Intérieur pour déposer un préavis de grève de 0 à 24 heures pour une période allant du 26 juin au 31 août.

Préavis des pompiers pour deux mois

Les pompiers s’élèvent contre le projet de loi de transformation de la Fonction publique dont ils demandent le retrait. Ils exigent le maintien et le développement des libertés syndicales et démocratiques, une revalorisation significative de la prime de feu à 28% minimum, la garantie de la pérennité de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (Cnracl).

D’autres revendications portent sur la protection de la santé et la sécurité et sur l’embauche de personnel statutaire « afin de répondre aux besoins des services départementaux d’incendie et de secours »