©Marc Dubois
Malo. Une rentrée politique sur fond de journée de solidarité

Karine Trottein. Promouvoir une culture de paix et respecter le droit international

Publié le 26 août 2022 à 18:26

La 32e journée à la mer proposée par les communistes du Nord, ce jeudi 25 août, a été un franc succès. Dans les bus menant au Kursaal et à la plage de Malo, à Dunkerque, l’ambiance était sans équivoque. Cette journée est prise comme une bouffée d’oxygène par celles et ceux qui, trop souvent, sont des oubliés des vacances. C’est aussi un important rendez-vous qui fait figure de rentrée politique. En accueillant les participants, la secrétaire fédérale du Nord, Karine Trottein, n’a pas manqué de rappeler que le droit aux vacances est universel mais reste à conquérir pour tous. Elle a ensuite centré son intervention sur la nécessité de promouvoir une culture de paix. Fabien Roussel est revenu sur l’ambition des jours heureux à laquelle tend le PCF. Ce faisant, il a encore dénoncé les profits des plus riches, alors que les classes populaires se paupérisent toujours davantage. Entre 2016 et 2021, a-t-il rappelé, le patrimoine total des 500 familles les plus riches de France est passé de 570 milliards d’euros à 1 000 milliards en 2021, soit une hausse de 75%. Le ruissellement promis par Emmanuel Macron ne fonctionne décidément pas, au contraire. Gagner sa vie dignement, par son travail, c’est le « roussellement » qu’appelle le secrétaire national.

J’ai chéri l’idée d’une société libre, démocratique, dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. » En citant ainsi Nelson Mandela, la secrétaire communiste du Nord a insisté sur l’un des fondamentaux du PCF. De tout temps, a-t-elle ainsi rappelé, « les communistes ont œuvré pour la paix, et pour les droits de l’homme, à l’image de notre combat pour la libération de Nelson Mandela, et plus récemment en faveur des libérations de Marouane Barghouti et Salah Hamouri. » La paix, précisément, n’est pas ce qui caractérise notre monde. Difficile d’oublier que, à peine 2000 kilomètres d’ici, la guerre fait rage avec son cortège de malheurs, de victimes, d’exil et de destructions. «  Notre condamnation du Président Russe à l’origine de ce conflit est sans appel », affirme Karine Trottein. « Quelle connerie la guerre » n’hésite-t-elle pas à rappeler en citant Jacques Prévert. Appelant à la voie du dialogue, de la négociation et de la paix, elle a dénoncé les surenchères guerrières qui ne peuvent « qu’ajouter du chaos au chaos et menacer la sécurité de tous. » Rappelant avec raison que la paix n’a pas de prix, Elle s’interroge sur le coût des armes à l’heure où il faut plutôt penser à nourrir l’humanité et à sauver la planète.

Le coût de l’armement

« La course aux armements, y compris nucléaires, engloutit des milliards et des milliards dans le monde, qui seraient tant utiles pour répondre aux défis climatiques, de la faim dans le monde, de la pauvreté. Dans notre seul pays, le budget des armées augmentera de 3 milliards d’euros en 2023 pour atteindre 44 milliards d’euros ! Alors que l’inflation atteint 6% et que le gouvernement a décidé de ne pas augmenter significativement les salaires, y préférant l’octroi de primes.  » La question des réfugiés, précisément, se pose en termes dramatiques. En mai de cette année, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, indiquait que le nombre de personnes réfugiées avait franchi la barre des 100 millions pour la 1ère fois (ces réfugiés fuient ainsi les conflits, la violence, les violations des droits humains et les persécutions) mais ce chiffre ne tient pas compte des futurs réfugiés climatiques. « Et ce n’est pas vain que d’en parler ici, sur les côtes de la mer du Nord, quand l’un d’entre eux perdait la vie, il y a quelques jours, alors qu’il tentait de prélever de l’eau dans le canal. »

La situation, ici dans la région, on connaît bien. « Ces hommes et ces femmes, ces enfants, se font chasser, n’ont parfois pas l’accès à l’eau, vivent sous la pression de passeurs véreux, assistent à des règlements de comptes, et enfin, tentent la traversée de la Manche pour des jours qu’ils espèrent meilleurs. Les chiffres sont affolants. Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, 18 763 réfugiés ont tenté de rejoindre l’Angleterre depuis début janvier, soit 50% de plus qu’à la même période l’an dernier et qu’ils n’étaient que 47 à prendre ce pari fou il y a seulement 5 ans. « En 2020 et pour la 1ère fois de son histoire, l’Humanité tout entière a pris conscience qu’elle affrontait une même menace au même moment : la Covid 19. Cette situation est la marque de notre époque et les défis sont immenses. »

Coopération internationale

Pour répondre à ces défis, il faut, dit Karine Trottein, « un niveau de coopération internationale sans précédent. Que ce soit pour répondre à l’urgence climatique mais aussi, plus généralement, pour la sécurité humaine dans toutes ses dimensions : alimentaire, sanitaire, environnementale, physique, économique, sociale et les combats pour la paix. » Reste, comme le souhaite le PCF, à ouvrir des voies légales et sécurisées pour faciliter le flux de réfugiés quittant leur pays en guerre, en renforçant, partout en Europe, la politique d’accueil des exilés, dans le respect de la convention européenne des droits de l’homme et de la convention de Genève, dont le droit d’asile. Reste aussi à dénoncer les accords du Touquet et de Dublin. Et la secrétaire fédérale du Nord d’insister : « Promouvoir une culture de paix, d’altérité, de solidarité, et de coopération entre les peuples est une priorité, en commençant par le respect du droit international et des résolutions de l’ONU. » « Une autre priorité, celle de l’engagement d’un processus de dénucléarisation total et multilatéral, devenu urgent à l’heure où les tensions internationales se multiplient et deviennent sources de guerres. Enfin, il est urgent de mener une réflexion sur la création d’un cadre de coopération et de sécurité collective en Europe qui nous permettra d’aboutir à de nouveaux accords de paix, de défense et de sécurité avec nos voisins »