© Marc Dubois
Retraites

La CGT exige des bulletins de pension papier

Publié le 19 mai 2022 à 22:13

Des militants CGT des cinq départements des Hauts-de-France [1] s’étaient donné rendez-vous vendredi 13 mai devant la Carsat (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) à Villeneuve d’Ascq, où une délégation a été reçue par la direction. Questions à Nicole Bernabé qui participait à cette délégation.

  • Pourquoi avez-vous organisé cette action en direction de la Carsat ? Avec notamment Marc Beugin pour le Pas-de-Calais et Jacques Verdon pour la Somme, nous avons déposé plus de 1 200 signatures exigeant « un bulletin de pension papier ». Elles s’ajoutent aux milliers d’autres recueillies dans le cadre d’une campagne nationale des retraités CGT. Beaucoup d’assurés ne sont pas informatisés ou rencontrent des difficultés avec internet. Nous avons évoqué également l’accès difficile à la Carsat dans les zones rurales, les retards dans le traitement des dossiers, les pensions de réversion.
  • Comment la direction de la Carsat a-t-elle accueilli votre démarche ? Elle nous a reproché de contribuer à la casse de la Carsat, d’utiliser la presse sur la base de cas compliqués, particuliers. Nous avons réaffirmé au contraire l’attachement et l’action de la CGT pour la défense des Services publics et de la Sécurité sociale en particulier, pour répondre aux besoins des usagers.
  • Vous a-t-elle apporté des réponses néanmoins ? L’envoi du bulletin papier n’est pas envisagé pour tous les retraités. Ceux qui le souhaitent cependant pourront désormais en faire la demande par simple appel téléphonique au 39 60. La Carsat a pris note par ailleurs de notre demande d’aider l’assuré dans ses démarches. La pension de réversion n’est pas versée automatiquement et doit donc faire l’objet d’une demande. Celle-ci peut être rejetée, au regard des plafonds de pension de réversion. Mais, beaucoup l’ignorent, ce refus n’empêche pas d’obtenir la ou les retraites complémentaires non soumises à des plafonds de ressources.
Lors du rassemblement, le 13 mai, devant la Carsat.
© Marc Dubois
  • La Carsat pourrait dire que ce n’est pas de son ressort… Les retraités ont le droit d’être informés. Nous avons obtenu que la Carsat Hauts-de-France envisage de communiquer à ce sujet pour la région. Une information plus large est du ressort du national qui gère le paramétrage informatique des courriers. D’autres démarches comme la nôtre pourraient peser auprès des différentes Carsat et de la Cnav (Caisse nationale d’assurance vieillesse, ndlr).
  • Et concernant les retards de traitement des dossiers ? Selon la direction, il n’y a pas de retard. Des expérimentations sont en cours pour accélérer le traitement des dossiers difficiles. Certains sont dans l’attente d’éléments fournis par d’autres Carsat. De son point de vue, il n’y aurait pas d’accueils supprimés mais un redéploiement et des partenariats avec les centres sociaux, France services, les CCAS (Caisses centrale d’activités sociales, ndlr), ainsi que le recours possible à 168 assistantes sociales (sic). Des mallettes contenant des infos et aides aux démarches sont fournies aux partenaires. Nous avons rappelé que la CGT était également un maillon, un lien avec les futurs retraités, membre du Conseil départemental de la citoyenneté et de l’autonomie (CDCA). À ce titre nous aimerions disposer de mallettes. Concernant les difficultés d’accès en zone rurale, il a été répondu que des services itinérants circulent mais que des problèmes d’accès à l’information persistent.
  • Quel bilan tirez-vous de votre initiative ? Nous avons obtenu une avancée avec la possibilité pour les retraités d’obtenir une fiche de pension papier sur demande ainsi que sur l’information concernant les pensions de réversion. La situation est plus compliquée qu’on nous la présente. Il nous faut resserrer les liens avec les administrateurs CGT de la Carsat, qui représentent les syndiqués et les assurés, travailler à la continuité syndicale entre vie active et retraite, former et informer les salariés, nos adhérents en premier lieu. Et poursuivre la lutte, actifs et retraités, pour la défense de la Sécurité sociale, cette conquête des salariés mise en place par Ambroise Croizat il y a 76 ans, particulièrement menacée aujourd’hui.
Propos recueillis par Marc DUBOIS

Notes :

[1Syndicats de retraités, de la santé, des organismes sociaux, UD CGT du Nord et UL CGT de Lille.