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Rentrée 2022 dans l'Académie de Lille

La dégradation continue dans le second degré !

Publié le 16 septembre 2022 à 14:30

Alors que le ministre de l’Éducation nationale estime que la rentrée scolaire a été « bonne », annonçant le recrutement de 4.500 contractuels supplémentaires pour faire face à la pénurie d’enseignantes, le SNES FSU s’inscrit résolument en faux. Nous publions ci-dessous le communiqué de cette organisation syndicale pour l’académie de Lille, en date du 7 septembre.

Pénurie nationale, académie en souffrance, crise de recrutement, job dating, salaires ... il est beaucoup question dans les médias nationaux du sort de l’éducation nationale, et la presse régionale s’interroge légitimement sur la déclinaison de cette rentrée dans notre académie. Mais si à première vue nos collèges et lycées paraissent épargnés par une pénurie que découvrent d’autres académies, c’est que les mauvais coups pleuvent à chaque rentrée depuis 2017 dans l’académie de Lille.

Des classes toujours plus chargées ... pour réduire les besoins en postes !

Chaque année, notre académie détient le triste record des suppressions de postes : 800 lui ont été retirés sur les 7900 au niveau national. Conséquence : des classes toujours plus chargées, alors même que les élèves sont plus nombreux ! Moins de postes, c’est également moins de postes vacants, et il devient dans certaines disciplines très difficiles de décrocher une mutation car le nombre de postes vacants s’effondre.

Des disciplines et des territoires sous tension permanente

Chaque année, ce sont les mêmes disciplines qui manquent d’enseignants :en physique- chimie, technologie, SII, écogestion, allemand... il n’y a déjà plus de moyens de remplacement et des cours sont non assurés dès la rentrée. Dans certains territoires défavorisés, le recours aux contractuels est massif, comme dans ce collège REP+ du Maubeugeois où 9 professeurs sur 35 sont des contractuels, dont certains recrutés sur le Bon Coin !

Mais que fait le ministère ?

  • Il joue la politique du déni dans sa communication
  • En supprimant, année après année, des postes alors que le nombre d’élèves augmente dans les établissements, il attaque les conditions d’enseignement qui ne cessent de se dégrader, y compris dans l’éducation prioritaire.
  • Après avoir aggravé le déclassement salarial(12 années de quasi-gel des salaires), le gouvernement n’augmente le point d’indice que de 3.5% quand l’inflation se profile à 7%.
  • Il continue à appliquer des réformes qui diminuent le temps de formation des élèves (collège 2016, lycée 2019) pour masquer les vrais besoins. Nous sommes donc à l’os depuis longtemps ... et désormais cela se voit ! Ces faux semblants n’ont qu’un temps. Ce que dit le Snes-FSU depuis des années, ce que vit notre académie saute maintenant aux yeux de tous. Il est urgent, pour avoir une politique de recrutement national volontariste (seul moyen d’avoir des enseignants certifiés ou agrégés devant les élèves et partout en France) :
    • d’augmenter significativement les salaires, sans aucune contrepartie : 2000€ pour tous dès maintenant en début de carrière, 3000€ en milieu et 4000€ pour les fins de carrières. Il est nécessaire aussi de revaloriser de façon conséquente les AESH et les AED.
    • de redonner du sens à nos métiers et donc de remettre à plat des réformes (du collège, du lycée, du bac et de parcoursup) qui maltraitent les personnels et les élèves, et accroissent les inégalités.
    • de cesser d’avoir une politique "RH" décourageante : dans notre académie, les convocations des collègues pour un oui ou pour un non se multiplient et provoquent chez les enseignants un sentiment mêlé de mépris et dévalorisation. L’Éducation nationale mérite mieux dans notre Académie ! Le Snes-FSU, dans le cadre de l’intersyndicale, appelle tous les personnels à se mettre en grève et à manifester le 29 septembre afin d’amener le gouvernement à passer du discours aux actes.