« On a vu dès les premiers jours de la guerre, trois, quatre voitures ukrainiennes arriver devant la mairie de Lille et demander de l’aide », raconte Martine Aubry. Très vite, ce sont des bus complets d’Ukrainiens qui ont débarqué. Depuis le début de l’invasion russe, l’aide humanitaire organisée à Lille, a parcouru plus de 27 000 kilomètres. Direction : Kharkiv. Privés d’électricité, d’eau et sans cesse bombardés, les habitants vivent dans le métro, certains n’osant plus en sortir. Cette ville, parmi les plus touchées d’Ukraine, est jumelée avec Lille depuis 1976. Depuis le début de la guerre, les services de la Ville sont en contact permanent avec Wrocław, en Pologne, mais aussi Kharkiv. Un an plus tard, le maire lance un nouvel appel à l’aide : « Nous avons besoin de médicaments, de générateurs électriques. » La mairie s’associe au CHU de Lille pour leur en fournir. Il manque encore 100 000 euros pour pouvoir répondre à la demande.
215 000 euros collectés pour les Ukrainiens
Tous les bus et camions lillois ne partent pas qu’en direction de Kharkiv. Nombre d’entre eux vont à Wrocław. « Le maire nous a appelés, il voyait arriver des trains entiers d’Ukrainiens, les gens dormaient à même le sol. Grâce à eux, on a appris que les Ukrainiens voyageaient énormément avec leurs animaux, ça nous a permis de mieux les accueillir », raconte Martine Aubry. Une organisation s’est immédiatement mise en place entre la ville polonaise et Lille pour accueillir les réfugiés ukrainiens. « Wrocław est l’une des villes situées le plus à l’ouest, la plus proche de l’Allemagne. Nous n’avions pas du tout conscience qu’ils accueillaient autant de réfugiés et sans le jumelage entre nos deux communes, nous ne l’aurions jamais su », insiste Martine Aubry. Un fonds d’urgence Ukraine de la Fondation de Lille a ensuite été créé. Il permet de participer à l’aide humanitaire, de soutenir l’accueil de réfugiés. Au 1er décembre, la Fondation de Lille a collecté plus de 215 000 euros. Pour faciliter encore leur accueil, un guichet dédié à également été créé. Le but : aider ces ukrainiens à obtenir un titre de séjour, un emploi, un logement, à scolariser les enfants... En effet, 975 ressortissants ukrainiens (enfants compris) ont été accueillis à Lille depuis le 24 février 2022. Un an après l’invasion russe, ils sont encore 655 à vivre ici. Certains ne restent que quelques mois et repartent en Ukraine ou encore en Pologne où leur famille s’est installée (la Pologne compte plus d’un million de ressortissants ukrainiens, ndlr). D’autres choisissent de s’installer ici pour recréer une vie. C’est le cas de Larissa et Natasha, cuisinières, qui se sont fait embaucher par le restaurant Le Barbier qui fume. Ou encore d’Anastaciia qui vit désormais dans un appartement du centre-ville avec quatre de ses cinq enfants. Aucun d’eux ne parlait français il y a un an. Et pourtant, ils se sont sentis « accueillis, soutenus en arrivant ici ».
