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Préparation du 39e congrès du PCF

Une base commune pour de nouveaux jours heureux

Publié le 9 décembre 2022 à 14:29

Les travaux préparatoires en vue du 39e congrès du PCF vont bon train. Une étape importante a été franchie ce week-end des 3 et 4 décembre avec l’adoption par le Conseil national du parti, de la proposition d’une base commune. La balle est maintenant dans le camp des sections qui vont l’analyser.

Secrétaire de la fédération du Nord, Karine Trottein est membre du Conseil national. « La proposition de base commune qui vient d’être adoptée, raconte-t-elle, reprend un état des lieux des quatre premières années de mandat. »

Un texte amendable de 50 pages

«  Les travaux ont démarré bien en amont de ce grand rendez-vous des communistes pour, il n’est pas inutile de le rappeler, un exercice démocratique qui définira la ligne politique du parti pour les 3 années à venir », souligne-t-elle. La proposition de base commune s’est nourrie en partie de ce qui a été fait durant ces quatre dernières années et sur les propositions individuelles et collectives des communistes recueillies sur le site dédié (congrès 2023) ouvert en juin dernier. La Commission texte a ainsi produit une cinquantaine de pages qui sont à présent transmises aux sections. Celles-ci auront à se prononcer fin janvier, en la faveur de ce texte ou en faveur d’un des textes alternatifs qui peuvent être déposés jusqu’au 8 janvier (voir notre encadré). Au sein de leurs sections respectives, les communistes pourront ensuite amender le texte jusqu’à la tenue du congrès national, en avril. Intitulé « L’ambition communiste pour de nouveaux Jours heureux », le texte vise bien sûr à permettre au PCF de poursuivre le projet entrepris depuis le dernier congrès. Dans le panorama qui a été dressé le week-end dernier, on retiendra notamment les grands événements qui ont marqué ces dernières années dans le monde : les crises économique, écologique, alimentaire et sanitaire (la pandémie de covid bien-sûr), mais aussi les crises sociale et sociétale, politique et démocratique. À cela s’est ajoutée la guerre en Ukraine. Les congressistes ont aussi pointé les «  forces de la réaction qui attisent les haines, le racisme et les paniques identitaires. » « En France, lit-on dans le préambule du texte de base commune, un gouvernement minoritaire plonge le pays dans une crise systémique pour défendre les intérêts du capital. L’affrontement entre capital et travail ne cesse de s’aiguiser. » L’enjeu, pour les communistes, consiste donc à relever des défis colossaux et de « tourner la page d’un ordre pris de convulsions, celui du capitalisme globalisé et financiarisé. »

Renouer avec le droit au bonheur

Ainsi, lit-on toujours dans le préambule du texte, « jamais autant qu’aujourd’hui, le projet communiste n’aura été d’une telle actualité. Jamais il n’y aura eu autant besoin de mise en commun pour faire reculer les tendances aux replis et à la concurrence de tous contre tous. Jamais le besoin d’un mode de développement renonçant à l’immense gâchis de nos ressources n’aura été aussi impératif pour affronter les défis écologique et climatique. Jamais, la perspective de l’émancipation individuelle et collective, qui est le fondement même de l’idée communiste, d’une civilisation radicalement nouvelle basée sur le développement de toutes les capacités humaines n’aura autant correspondu aux attentes qui se font jour dans les sociétés. Jamais nous n’aurons été à ce point fondés à nous revendiquer du communisme comme visée historique et chemin de lutte.  » Les rédacteurs de la proposition l’affirment haut et clair : « Nous voulons que notre parti soit un instrument toujours plus efficace au service de cette ambition universelle (…) Nous portons l’ambition communiste de nouveaux Jours heureux, d’une France qui renoue avec le droit au bonheur.  »

La bataille des idées

Parmi les grands axes qui sont proposés : « révolution du travail, de la production et de la consommation ; promotion des biens communs par le service public ; nouvelles relations internationales fondées sur le partage, la coopération et la paix ; nouveau pacte républicain, source de droits décisionnels nouveaux pour les citoyens et citoyennes et le salariat, afin de prendre le pouvoir sur le capital. De même, pour conquérir une majorité politique au service d’un changement profond et durable, nous voulons initier une dynamique populaire à même d’unir le monde du travail et de la création, toutes celles et tous ceux qui ont un commun intérêt au dépassement d’un modèle capitaliste de plus en plus destructeur.  »

Lors du 38e congrès qui avait porté Fabien Roussel à la tête du PCF, les communistes avaient montré leur volonté de lutter contre le risque d’effacement du parti. Ce dernier a indéniablement retrouvé la visibilité qui lui faisait défaut. La campagne pour la présidentielle et la candidature de Fabien Roussel y ont largement contribué. Les positionnements qui ont suivi l’ont fait tout autant. Il reste à poursuivre l’effort et de continuer à travailler la bataille des idées.

Dates à retenir : 8 janvier  : date limite de dépôt des textes alternatifs. 27, 28, 29 janvier : vote des communistes sur la base commune. 4 et 5 février, en Conseil national : projet de modification des statuts du PCF. De fin février à mi-mars : Conférences de section (les dates seront communiquées dès qu’elles seront connues). 24 et 25 mars, à la cité des congrès d’Anzin : Conférence fédérale du Nord. 7, 8, 9 et 10 avril, à Marseille, sur le site du palais du Pharo : congrès national du PCF.