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CAROLINE MOREAU.

Une neurologue lilloise distinguée pour ses travaux sur la maladie de Parkinson

Publié le 29 novembre 2022 à 11:41

La professeure Caroline Moreau, neurologue au CHU de Lille, recevra le 29 novembre un prix pour son projet de recherche sur la maladie de Parkinson. Ce projet porte sur un nouveau concept de « Brain Infusion  » pour acheminer la dopamine manquante directement au cœur du cerveau. La dopamine, fabriquée selon un processus innovant au CHU de Lille, est stockée dans une pompe implantée sous la surface de l’abdomen et cette pompe est reliée par un fin cathéter sous la peau jusqu’au cerveau.

Un premier essai clinique a démontré la faisabilité, la sécurité et une efficacité importante sur le contrôle du handicap. Cette innovation pourrait devenir pour les malades parkinsoniens ce que la pompe à insuline est aux diabétiques. Mme Moreau a travaillé sur ce projet aux côtés du professeur David Devos. On notera par ailleurs que l’infusion intra cerebro-ventriculaire de gel de dopamine est un des axes développés dans l’unité INSERM du centre expert Parkinson de Lille. Le prix Marie-Paule Burrus, d’une valeur de 25 000 euros, sera remis à Lyon par la Fondation pour la Recherche Médicale, institut de gestion privée reconnu d’utilité publique, qui soutient depuis plus de 75 ans la recherche médicale. Il est destiné à récompenser un chercheur menant des travaux sur les maladies neurodégénératives. Les travaux de Caroline Moreau sont d’autant plus importants que la maladie de Parkinson peut toucher les personnes avant 50 ans. L’enjeu de santé publique est évident. La Fondation pour la Recherche Médicale, qui fait appel à des dons privés, met bien cela en évidence. Il serait cependant appréciable que l’État soit davantage impliqué pour financer la recherche dans des domaines d’intérêt thérapeutique majeur. Caroline Moreau mène ses travaux de recherche au Centre de recherche Lille Neuroscience & Cognition. Depuis 2015, elle y travaille avec l’équipe « Troubles cognitifs dégénératifs et vasculaires ». Elle est aussi cofondatrice de la société InBrain Pharma, créée en 2018, dont elle est directrice scientifique. C’est en 2019 qu’elle a été nommée professeure des universités – praticienne hospitalière en neurologie au Centre expert Parkinson de la faculté de médecine de Lille. La maladie de Parkinson touche 200 000 personnes en France. Cette maladie neurodégénérative est due à la destruction progressive des neurones qui, dans le cerveau, produisent la dopamine, une substance nécessaire notamment au contrôle de la motricité. Avec sa disparition, les patients présentent donc des troubles moteurs importants. La thérapie actuelle est la prise de lévodopa, un traitement qui compense le manque de dopamine dans le cerveau. Malgré ses effets bénéfiques, au bout de plusieurs années ce traitement finit par avoir des effets secondaires invalidants, des mouvements incontrôlés – les dyskinésies –, auxquels on ne sait pas remédier.