Éducatrice à la Protection judiciaire de la jeunesse depuis 2004, syndicaliste à la FSU (actuellement déchargée de son activité syndicale), Audrey David est née à Hazebrouck il y a 49 ans. Elle a été désignée par les adhérents du PCF pour être cheffe de file aux élections législatives de juin. Comme elle, son suppléant, Yannig Vasseur, est membre du Parti communiste. Salarié chez GRDF, ce cinquantenaire était sur la liste du PCF aux dernières municipales. Animateurs du Comité des Jours heureux, ils ont été portés par la dynamique de la candidature de Fabien Roussel à la présidentielle. « Les résultats du premier tour ne reflètent en rien cette dynamique », regrette Audrey David. La faute au « vote utile ». Qu’à cela ne tienne, les candidats à la députation entrent en campagne en entretenant cette dynamique et en surfant dessus. Mais dans cette lutte pour cette circonscription des Flandres, dont la couleur socialiste avait été reprise par La République en marche, il leur faudra très certainement affronter l’ancien ténor du barreau, Éric Dupond-Moretti. Certes, sa candidature n’est pas officielle, mais il sera à Hazebrouck dès ce vendredi soir, dans le cadre de la campagne présidentielle, et rencontrera les habitants, accompagné du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, avant un meeting prévu à 19 heures.
Parachutage contrariant
Dupond-Moretti n’est certes pas le seul prétendant et les investitures ne seront connues qu’à partir du 24 avril. Bruno Ficheux, Stéphane Ledez, Jacques Wyckaert et Sylvain Ringot, tous quatre de la majorité présidentielle, sont également intéressés par la circonscription. Pour sa part, Audrey David était persuadée que le maire d’Hazebrouck et président de la communauté de communes de Flandre intérieure, Valentin Belleval (du parti Horizons d’Édouard Philippe, serait également candidat. Il n’empêche, s’il est avéré, le parachutage d’Éric Dupond-Moretti contrarie la candidate communiste à plusieurs titres. D’abord, le fait même d’être parachuté. Il est certes du Nord (le Maubeugeois), mais il ne connaît pas particulièrement la Flandre intérieure. Ensuite et surtout, en raison de son action au gouvernement. « Je travaille pour le ministère de la Justice, je suis donc bien placée pour apprécier les dégâts qu’il a commis en tant que ministre et notamment sur la justice des mineurs. Il a mis en place un code pénal pour les mineurs, un code hyper répressif et qui laisse très peu de place à l’éducatif alors que, à la Protection judiciaire de la jeunesse, c’est notre mission première. Nous faisons du contrôle. En fait, il tourne le dos à l’ordonnance de 1945 qui donnait la primauté à l’éducatif sur le répressif. » Pour le candidat de la majorité présidentielle, le binôme communiste aura aussi à affronter le Rassemblement national. Aux dernières législatives, Pascal Prince était monté jusqu’à 20 % des voix au premier tour et a atteint plus de 39 % au second tour, loin pourtant derrière les 60,69 % de Jennifer de Temmerman. Au premier tour de cette présidentielle, Marine Le Pen est arrivée en tête avec 32,9 % devant Emmanuel Macron (28,4 %).
La jeunesse et le droit des femmes
Dans leur campagne, Audrey David et Yannig Vasseur insisteront notamment sur le social et notamment sur la jeunesse. C’est le domaine de la future tête de liste qui compte travailler sur les réponses à apporter aux jeunes qui sont hors du système scolaire et à qui on ne propose pratiquement rien. « Ce dossier ne nous empêchera pas de plancher également sur l’ensemble de la jeunesse et sur la condition étudiante », précise-t-elle. Autres sujets d’importance : les personnes âgées qui pâtissent du tout numérique, l’écologie et l’environnement, l’égalité femmes/hommes, les violences faites aux femmes, aussi bien dans le cadre familial que dans la rue ou au travail. Tous deux avaient déjà bien retroussé les manches durant la campagne présidentielle, ils ne sont pas près de les baisser pour entrer de plein cœur dans celle des législatives.
