Dossier retraites

Cinq questions à Marie-Christine Nicloux, secrétaire générale de l’Union Départementale CGT de l’Oise

par Franck Jakubek
Publié le 20 septembre 2019 à 18:54 Mise à jour le 9 février 2021

Pourquoi la manifestation part-elle de l’hôpital de Creil ?

C’est plus qu’un symbole pour nous dans cette mobilisation. La maternité a été fermée sans tenir compte des besoins de la population, dans une ville pauvre où, faute d’argent, la majorité des habitants n’ont pas de permis ou pas de voiture. Pour accoucher ou pour une simple visite, il faut faire 15 km avec des transports pas organisés pour. Le service des urgences est en grève depuis le début de l’année ! Nous terminons la manifestation devant la sous-préfecture pour montrer que toute la sécurité sociale, dans toutes ses branches, est attaquée par le gouvernement.

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Comment impliquer le plus grand nombre de salariés ? Que dire à ceux qui ne sont pas encore décidés ?

La réforme des retraites touche tout le monde. De ceux qui n’ont pas encore commencé à travailler à ceux qui partent demain. Mais aussi, tous ceux qui sont déjà en retraite qui sont impactés aussi ; nous tentons de faire comprendre que tous sont concernés car le financement est remis en cause.

Comment se passe la mobilisation au niveau des unions locales, des fédérations, des syndicats ?

C’est difficile à mesurer pour l’instant. Ce qui est nouveau, c’est que des syndicats appellent à la grève, chose qu’on n’avait pas vue depuis longtemps. Par contre, nous ne savons pas encore qui sera gréviste et qui manifestera. Nous sommes aussi interpellés par les voyageurs, notamment ceux qui travaillent sur Paris. Ils s’étonnent de ne pas avoir de nouvelles de la SNCF. Ils veulent savoir s’ils pourront aller travailler ce jour là. Du coup, comme le ras-le-bol est bien là, beaucoup disent qu’ils iraient bien à la manifestation s’ils n’ont pas de trains ce jour là. Mais, ils n’en sont pas encore à faire grève.

Est-ce que c’est plus difficile de convaincre les jeunes ?

Paradoxalement, même s’ils nous disent qu’ils n’auront pas de retraites, ils expriment aussi leur exaspération et pour eux « ça ne peut plus durer ! » Ils sont plus combatifs mais c’est difficile de dire s’ils seront là. En fait, ce sont les plus âgés qui seraient pessimistes en ce moment. Du côté des lycéens et des étudiants nous avons encore trop peu de contacts. On sait aussi par expérience, que le mouvement peut s’étendre.

Quelles sont les prochaines actions programmées ?

Le 8 octobre nous serons sur Beauvais avec les retraités. Nous sommes en attente de la réunion intersyndicale du 30 septembre pour connaître le prochain rendez-vous. Nous n’attendons pas, nous préparons le 8. Les autres organisations ont toutes été interpellées. La FSU a appelé aussi pour le 24, y compris à rejoindre le rassemblement à l’hôpital pour le départ de la manifestation.