Cheminots et enseignants

Tous ensemble !

par Philippe Allienne
Publié le 10 janvier 2020 à 17:53

Vingt-quatre heures avant la mobilisation du 9 janvier contre le projet de réforme des retraites, enseignants et cheminots grévistes de la métropole lilloise distribuaient côte à côte des tracts, dans le centre de Lille, pour appeler à la manifestation. Ils appelaient en même temps à la mobilisation des salariés du secteur privé.

« Le projet Macron/Philippe de retraite par points, peut-on lire sur le tract, concerne autant les salariés du privé que les régimes spéciaux et les fonctionnaires. Les 18 millions de salariés du privé subiront des pertes allant jusqu’à 50 % de leurs pensions brutes mensuelles ». Et puis, « le gouvernement veut supprimer le régime général et l’Agirc-Arrco, pillant les 70 milliards d’euros de réserves constituées par les salariés eux-mêmes pour les placer sur les marchés financiers ».

Les grévistes, organisés en « comité de grève des cheminots et les enseignants grévistes », appellent à organiser des assemblées générales dans les entreprises pour construire la grève unie et obtenir le retrait du projet Macron. « Dans l’enseignement, explique Marie Nicolle, professeure agrégée d’allemand dans un lycée de la métropole lilloise, les salaires sont les plus bas d’Europe. Je vois bien la différence avec mes collègues allemands  ». Ce jour-là, elle est venue tracter avec ses trois enfants. Car c’est leur avenir qui est menacé.

Ben Radek (29 ans) est assistant d’éducation dans une école primaire et gagne 620 euros par mois. « C’est quoi notre avenir, c’est quoi l’avenir de nos élèves ?  » questionne-t-il. Il en est persuadé, « la grève de la SNCF, depuis plus d’un mois a réveillé les consciences. Chaque jour, dans mon établissement, les enseignants se renseignent sur le mouvement et montrent leur envie de le rejoindre ». Les vœux d’Emmanuel Macron, le 31 décembre, ont joué un effet certain. « Un collègue a envoyé son préavis de grève dix minutes après l’allocution du président ».