Jean-Claude Willem et la cause de la Palestine

par Franck Jakubek
Publié le 6 août 2019 à 16:01

En septembre 2010 Jean Claude Willem avait accueilli, au siège de la section de Seclin du PCF, Denise Hamouri, venue plaider pour la libération de son fils Salah, alors emprisonné dans une prison israélienne. Mohamed Salem, médecin et représentant de la communauté palestinienne du Nord, se souvient avec émotion du soutien indéfectible de Jean-Claude Willem. Tout comme Jean-François Larosière, responsable de l’association France-Palestine du Nord-Pas-de-Calais, «  Il était notre référence en matière de combat pour la Palestine et les droits des Palestiniens. » « Naturellement la vie et la mort ne font qu’un mais tout le monde n’a pas eu la même vie et les sentiments qu’on éprouve sont en conséquence de ce que fut l’être qui nous quitte. Sa vie a été plus qu’exemplaire : véritablement exemplaire. Son engagement général auprès des causes justes, en particulier la Palestine, est de cette veine : exemplaire. Pour l’avoir rencontré dans des moments difficiles pour lui, je me suis souvent dit qu’il fallait être de sa taille pour pouvoir supporter ces accusations stupides mais féroces portées contre lui, contre cet homme qui fut Résistant. Certains passent sur terre et s’en vont sans laisser de traces. Ce n’est pas le cas de Jean-Claude. C’est l’évidence même. C’est un morceau de notre histoire qui nous quitte. Mais ces traces resteront et lui avec nous.  » Jean-Claude Lefort, ancien député PCF du Val-de-Marne et président honoraire de l’AFPS.

A l’origine, des Palestiniens massacrés dans un camp à Jénine

A la suite d’un massacre de Palestiniens en octobre 2002 dans le camp de Jénine, Jean Claude Willem appelle au boycott des jus de fruits israéliens dans les cantines de la commune. Poursuivi, il est acquitté en première instance. Le ministre de la justice, à l’époque Dominque Perben, enjoint au procureur de faire appel. La cour d’appel de Douai le condamne en 2003 à 1000 euros d’amende pour « entrave à l’exercice normal de l’activité économique ». Il se pourvoit en cassation. Sa demande est rejetée en 2004 ce qui ne l’a pas empêché de porter l’affaire devant la Cour européenne des Droits de l’Homme qui rejettera finalement son recours le 16 juillet 2009, par six voix contre une. Avec le soutien de nombreuses associations dont l’AFPS, de l’AFPS Nord-Pas de Calais, de la Communauté palestinienne du Nord, de la LDH, du MRAP, de l’UJFP, de la FSU Nord-Pas de Calais, de la fédération du Nord du PCF, du MJCF du Nord et d’Amitié LILLE NAPLOUSE, il porte l’affaire devant l’assemblée plénière de la Cour européenne des Droits de l’Homme, avec son avocat, Maître Antoine Comte. «  A Jénine il y a eu violation flagrante des Droits de l’Homme, à Gaza l’hiver dernier, il y a eu du côté israélien crimes de guerre, voire crimes contre l’humanité. Le rapport Golstone, de l’ONU, le montre bien. L’impunité dont jouit Israël est devenue intolérable. Elle est l’obstacle à la paix dans cette région du monde. Alors que la communauté internationale est défaillante, c’est à la société civile de prendre le relais, comme l’indiquent 172 associations palestiniennes et israéliennes en 2005 appelant aux boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël. Jean Claude Willem a été, en appelant au boycott des produits israéliens à Seclin en 2002, un précurseur. » rappelaient ses soutiens sur le blog de l’association Amitié Lille-Naplouse dans l’appel lancé pour l’aider à financer son action en justice en 2009.