L'actu sous forme de brèves

La Saga des Massey appartient à l’histoire du syndicalisme ouvrier, celle de métallos du machinisme agricole qui poursuivirent leur action durant plus de 30 ans après la fermeture de leur usine de Marquette. Âgé de 88 ans aujourd’hui, figure emblématique de ce combat, « en lutte » dès 1957, carté depuis le 1^er juillet 1959… et lecteur de Liberté Hebdo, Auguste Parent cumule 61 ans de syndicalisme – à jour de 718 cotisations précise-t-il - au sein du syndicat de son usine puis de l’UL CGT de Comines dont il est la mémoire. Il n’avait rien demandé mais ce 17 juillet, Dominique Maugez et Joël Hardy, ses camarades du syndicat de l’usine-sœur de Beauvais (toujours en activité), ont tenu à marquer cette fidélité par la remise de la médaille de 60 ans de syndicalisme CGT…

Les soignants CGT du Centre hospitalier régional et universitaire de Lille ont organisé un rassemblement devant le centre de biologie-pathologie, ce jeudi 23 juillet. Il ont distribué un questionnaire satirique dénonçant les mesures du « Ségur de la santé ». Étaient notamment épinglés : les salaires, les effectifs, les conditions de travail. Celles et ceux qui répondaient correctement aux questions gagnaient un voyage à Lille le 17 septembre. La date de la prochaine manifestation des personnels de santé.

(Photo © Marc Dubois)

Un nouveau point de contact à destination des femmes victimes de violences conjugales va être mis en place au centre commercial V2 de Villeneuve d’Ascq, dans la continuité des actions entreprises pendant le confinement. Ouvert du mardi au samedi de 10 h à 19 h, ce point de contact nommé « Nina et Simo.e.s » sera un lieu d’information, d’écoute et d’orientation anonyme et gratuit. Il sera situé au niveau de la porte de Ventoux au centre commercial V2 de Villeneuve d’Ascq.

Alors que l’ouverture à la concurrence du ferroviaire est prévue pour la fin de l’année, un nouvel acteur sur le marché a fait une proposition inattendue : réinvestir les petites lignes délaissées et les liaisons inter-régions, développer le fret et les trains de nuit. Soit tout l’inverse de ce qui est pratiqué actuellement. Un « modèle alternatif  » porté par une coopérative appelée « Railcoop » dont la gouvernance est ouverte à tous (citoyens, entreprises, collectivités, cheminots...) et qui compte déjà plus de 1 400 sociétaires.

Tout juste réélu à la tête de la métropole européenne de Lille, Damien Castelain voit ses indemnités passer à 7 895 euros bruts mensuels, soit une hausse de 40 %. La délibération, qui lui permet de s’aligner sur la rémunération de la haute fonction publique comme l’autorise la loi, a été adoptée à la majorité lors du conseil métropolitain du 21 juillet. Une décision qui, bien que légale, a choqué l’opposition pour sa portée symbolique dans un contexte de crise économique et de défiance de l’opinion publique vis-à-vis des élus.

C’est dans les colonnes de l’Humanitéque son directeur, Patrick Le Hyaric, a annoncé officiellement, ce lundi 20 juillet, l’annulation de la Fête qui devait se tenir les 11, 12 et 13 septembre au parc de la Courneuve. Aux risques sanitaires s’ajoutait un risque financier important. Une Fête de format réduit aurait nécessité deux millions d’euros et 100 000 euros de dépenses pour le protocole sanitaire. Le quotidien propose donc « une Fête autrement » durant le même week-end et recherche des partenariats. Des bons de soutien d’un minimum de 25 euros sont d’ores et déjà lancés. 5 € seront reversés au Secours populaire français. Pour y participer : fete.humanite.fr.

C’est le nombre d’étudiants qui doivent s’inscrire à l’Université de Lille d’ici fin septembre. 19 800 l’étaient déjà au 17 juillet. Mais des difficultés sont rapidement apparues du fait de l’affluence. Selon l’université, qui s’affirme la plus grosse de France, ces problèmes de saturation sont résolus.

Jeudi 23 juillet, la reprise de France Rail Industry a été confiée au groupe Liberty. Le projet industriel intègre l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve. Liberty, indique un communiqué de la Région Hauts-de-France et de Valenciennes Métropole, a des projets industriels encourageants pour Ascoval, mais aussi pour Liberty Aluminium Dunkerque.

Il faut lire ou relire, écouter ou réécouter ce très bon témoignage de Germaine Tillion paru deux ans après sa disparition en 2008. On y découvre une archive sonore exceptionnelle constituée du montage d’un choix d’entretiens radio- phoniques de l’ethnologue et résistante. Elle y évoque son parcours à travers le siècle, d’une voix lumineuse, pleine d’humanité, de compassion, de malice aussi. Le passage où elle se moque d’étudiants nazis, avant la guerre, et leur cloue le bec est particulièrement savoureux. Elle explique aussi, avec beaucoup de modestie, son arrivée dans les montagnes de l’Aurès, en Algérie, où elle faisait ses premiers pas d’ethnologue. Ensuite, c’est la résistance, la déportation à Ravensbrück, son travail d’historienne, sa lutte contre la torture pendant la guerre d’Algérie. Un bel exemple d’engagement, de goût de l’action et de la réflexion. Sur un texte de Tzvetan Todorov.

Comme le titre l’explicite fort bien, ce sont des nouvelles (17 au total) qui risquent de vous faire pâlir la nuit. Dessinateur de presse pour Le Canard enchaîné, auteur de livres pour enfants illustrés par lui-même, ancien maître nageur et professeur de Lettres-Arts- Plastiques, Jean-Michel Delambre développe aussi un talent d’auteur de romans noirs. Ce recueil de nouvelles, toutes situées au Touquet-Paris-Plage et sur la côte d’Opale en général, nous envoie une série de cartes sociales délicieusement cruelles. Avec toujours une morale : arnaqueur arnaqué, coupable de féminicide occis par de petits délinquants, maîtresse assassinée par le chat-amant de sa chatte (dame, « la nuit, tous les chats sont griffes »)... Ajoutez l’amour mortel, un employé qui meurt d’ennui dans un cadran lunaire, un tueur en féerie, de nombreuses trouvailles et autant de références littéraires. Une cascade de fraîcheur et de plaisir.

L’ex-PDG de Renault, aujourd’hui réfugié au Liban après une fuite rocambolesque depuis le Japon (où il est inculpé pour fraude fiscale et détournement de fonds d’un montant de plusieurs dizaines de millions d’euros) se plaint de n’avoir pas été assez aidé par le gouvernement français. « lls m’ont traité encore moins bien qu’un citoyen français lambda. C’est un point négatif que je retiens à l’encontre de la France » a ainsi déclaré le grand patron lors d’un entretien sur la chaîne Al Arabiya. Il ajoute également que le seul à être venu lui rendre visite est Nicolas Sarkozy et que s’il avait été président d’une entreprise américaine, il aurait été dehors « en 24 h ». Manque de chance, en France, c’est le mouvement des Gilets jaunes qui aurait rendu impossible, selon lui, le soutien du ministre de l’Économie à un délinquant fiscal supposé. Pauvre Carlos, il aurait dû préférer la présidence de Ford à celle de Renault, on ne l’y reprendra plus.

Face aux premiers signes de reprise de l’épidémie de Covid-19 dans le pays, Emmanuel Macron s’est déclaré favorable au port du masque dans les lieux clos recevant du public « par exemple à partir du 1er août ». Pour le psychiatre Antoine Pelissolo (hôpital Henri-Mondor à Créteil), « attendre quinze jours de plus, c’est trop ! ». D’autant que pour lui, une résurgence de l’épidémie est possible « à tout moment. » Un avis entièrement partagé par le généticien Axel Kahn qui ajoute « qu’on aurait pu aller plus rapidement en indiquant que dans les endroits clos, le port du masque est, dès lundi de la semaine prochaine, obligatoire ». Olivier Véran a expliqué les raisons de ce délai : à la fois « logistique » pour l’approvisionnement en masques (on pensait pourtant que la France était en situation de surpro- duction ?) et pédagogique (alors que le confinement avait lui été décrété en 24 h). Finalement, Jean Castex a annoncé jeudi le port du masque obligatoire à partir de la semaine prochaine. Le gouvernement a visiblement tiré les leçons de la crise, reste à savoir si ce sont les bonnes.