Merci l’artiste

On le connaissait tous raquette à la main, sur un court de tennis. Désormais, il va falloir faire sans. C’est à travers une longue vidéo postée sur ses réseaux sociaux jeudi dernier, que Roger Federer a annoncé sa retraite à ses millions de fans. Diminué depuis de nombreux mois par une blessure au genou, le Suisse a coupé court à un énième retour. La magie s’arrêtera donc ce week-end lors de la Laver Cup, pour une dernière danse.

Deux décennies au plus haut niveau

Ce tournoi oppose deux équipes composées de six joueurs de l’Europe et du reste du monde. Généralement, les meilleurs joueurs du circuit mondial se donnent rendez-vous pour deux jours d’exhibition. Le glas de cette édition sera le match de double du vendredi soir 23 septembre, où Federer foulera pour la dernière fois les terrains avec certainement comme coéquipier son rival et ami de toujours, Rafael Nadal. « Ce serait un rêve absolu », déclarait-il en conférence de presse. Ce n’est pas une page mais plutôt un livre qui va se clore après deux décennies au plus haut niveau. Une longévité qui a permis à Roger Federer d’être considéré comme le meilleur joueur de tennis de tous les temps, et d’être l’idole de toute une génération. Fort de ses 60 000 licenciés, la région Hauts-de-France compte de nombreux joueurs fans du natif de Bâle. Pour Louis, compétiteur assidu, c’est grâce à lui que tout a commencé. « Ma passion pour le tennis a débuté avec la diffusion de Roland-Garros. Puis, j’ai vu Roger sur le court. Il se faisait acclamer par le public, et son style particulier l’a tout de suite rendu attrayant », se rappelle le passionné. Il poursuit, « Ensuite, tout est allé très vite. Tu regardes un match, puis deux, trois… Après tu te mets à acheter la réplique de sa raquette, les vêtements de sa marque. Et tu te retrouves le samedi matin sur un court de tennis à taper la balle. C’est la suite logique. Chacun a son idole, moi c’est Roger. Donc j’ai évidemment un revers à une main  ». 

Exemple de fair-play

Durant sa carrière, Federer a été aussi un exemple de fair-play. Il est très rare de trouver une image des vingt fois vainqueur de Grand Chelem en train de casser sa raquette ou de s’énerver contre l’arbitre comme c’est devenu la mode aujourd’hui. «  Son calme est impressionnant, cela l’a beaucoup aidé dans sa carrière. C’est un combattant, il ne lâche jamais tout en restant dans les codes. Personne ne peut le détester. Il est un modèle sur et en dehors du terrain  », ajoute Louis. «  Sa retraite est triste pour le tennis. Il sera vraiment compliqué de retrouver un joueur comme lui. Même si Rafa et Novak sont encore là, avec Rodge c’était différent. Je suis content, car c’était devenu difficile pour lui de garder son niveau. Il doit être soulagé. Mais il me manque déjà » conclut-il. Tout le monde s’était accordé à croire que les dernières balles frappées par le maestro bâlois seraient sur le gazon londonien, lors de Wimbledon 2023. Mais la douleur était trop vive, et la décision fut facile à prendre. C’est ensuite, et peut être la seule fois que Roger Federer eut une réelle appréhension vis-à-vis du petit monde de la balle jaune. Lorsqu’il fallait se retrouver avec le micro, face à la caméra et dire j’arrête comme il le confiait aux médias. Au lendemain de l’annonce, nos confrères de L’Équipe  titraient en une God save the king « Que dieu protège le roi  ». Référence jugée maladroite pour certains après le décès quelques jours plus tôt de la reine d’Angleterre, Elisabeth II. Cependant elle prend tout son sens auprès des puristes, car le tennis devra faire sans son roi.