L’histoire est connue. En 2010, la candidature du Qatar est retenue par la FIFA pour organiser la Coupe du Monde 2022. Voyant les choses en grand, le pays du Moyen-Orient décide de construire huit nouveaux flamboyants stades pour pouvoir accueillir l’événement planétaire. Le problème ? Dès lors que les premières pierres sont posées, le monde entier apprend les conditions déplorables dans lesquelles vivent les travailleurs immigrés. Les chantiers terminés, le bilan s’élèvera à plusieurs milliers de victimes. De quoi suscité la consternation de tous. S’en est suivi rapidement l’aspect écologique, l’aspect culturel pour les personnes homosexuelles... Polémique, sur polémique, deux camps vont alors s’affronter : ceux qui décident d’éteindre la télé, au contraire de ceux qui veulent suivre la compétition tout en dénonçant les faits.
On boycotte ?
Sophie, employée d’un office de tourisme de la région, défend fermement l’idée d’un boycott : « C’est dramatique que plus de 6000 personnes soient décédées dans la construction des stades. Les conditions de travail mais surtout de vie ne sont pas acceptables. Aussi, en tant que citoyenne engagée dans la transition, je ne me suis même pas posé la question. Il est vrai que je ne suis pas particulièrement fan de foot mais lors des précédentes Coupes du Monde, il m’arrivait d’aller voir les matchs au bar avec mes amis. Cette année, ça sera non. Pour moi, cet événement sportif est une insulte envers tous les scientifiques qui nous alertent sur les conséquences du dérèglement climatique depuis de nombreuses années. A l’heure où nous devons être exemplaire : en plus de l’impact écologique commun à chaque événement sportif de cette envergure, cette CDM surpasse tous les scores notamment avec les 7 enceintes climatisées, ouvertes en plein désert et les centaines de navettes en avion entre les pays pour que les touristes atteignent les stades... Ça me révolte de me dire que quelques jours avant l’ouverture de la Coupe du Monde, se tenait la Cop 27 qui actait la difficulté des pays en développement à faire face à la crise climatique. » Kilian, étudiant en journalisme, médias et communication, ne peut qu’être énervé par rapport à la situation mais ne boycottera pas pour autant les matchs : « En tant que fan de foot, la Coupe du Monde reste l’évènement qu’on attend le plus. C’est tous les quatre ans, c’est la fête du football. Pendant un mois et demi, les meilleures nations du monde vont s’affronter et ce qui rend cette compétition différente et spéciale. C’est au bon vouloir de chacun, mais pour moi il faut la regarder surtout pour soutenir notre Équipe de France comme on l’a toujours fait. Je reste toujours excité à l’approche d’une Coupe du Monde car mes premiers souvenirs de foot c’était justement la Coupe du Monde 2010 où j’avais été pris dans l’ambiance particulière d’une telle compétition, l’impact mondial qu’elle a, tout le monde en parle. Cela permet aussi aux gens qui ne s’intéressent pas au foot de s’unir avec les plus passionnés pour regarder les matchs et soutenir leur pays. Voir tout un pays à l’unisson oubliant ses convictions politiques ou son statut social montré à quel point cet événement est puissant, c’est magnifique. Concernant le boycott de la Coupe du Monde, je n’empêche personne de le faire car je ne suis personne mais de mon point de vue, je ne vais pas me refuser de regarder ma passion car ce sont les instances du football qui sont les vrais fautifs. Pour moi c’est trop tard. Le Qatar a eu l’attribution de la Coupe du Monde en 2010. On avait 12 ans pour se réveiller sur ce qu’il se passait là-bas et pour réfléchir à l’impact écologique désastreux que cela engrangé. Ce n’est pas un boycott qui changera quoi que ce soit malheureusement... ».
La région bien représentée
Retour au sportif. La région des Hauts-de-France compte cinq représentants pendant l’événement. Ils ont tous une belle carte à jouer pour faire briller leur nation respective.Salis Abdul Samed – Ghana (milieu/RC Lens) : le jeune milieu de terrain défensif est l’un des facteurs importants de l’extraordinaire début de saison du RC Lens. Novice en sélection, le Ghanéen dispute sa première compétition internationale. Acteur du groupe H, le Ghana est aux prises avec le Portugal, la Corée du Sud et l’Uruguay. Une poule relevée pour les Blacks Stars qui auront à cœur de faire oublier l’histoire rocambolesque des maillots oubliés par leur intendant lors de leur arrivée.Lois Openda – Belgique (attaquant/RC Lens) : c’est sûrement celui qui a pris la plus grosse valise pour partir au Qatar. La Belgique de Lois Openda fait office de prétendant sérieux à la victoire finale. Avec ses sept buts en quinze matchs, le virevoltant attaquant artésien a l’occasion de montrer sa valeur aux yeux du monde entier. Avant cela, il faudra se défaire des équipes qui composent le groupe F. A savoir, le Canada, le Maroc et la Croatie, finaliste de la dernière édition.Przemyslaw Frankowski – Pologne (latéral/RC Lens) : Franck Haise retient son souffle. Se déroulant en fin d’année civile, la Coupe du Monde 2022 est émaillée par les blessures. De quoi ne pas rassurer l’entraîneur lensois lorsqu’il laisse son seul latéral de métier prendre l’avion direction Doha. Mais le pied droit magique de Przemyslaw Frankowski sera d’une aide précieuse au buteur du FC Barcelone, Robert Lewandowski, pour se sortir du Groupe C. Où on y retrouve le Mexique, l’Arabie saoudite et l’Argentine d’un certain Messi.Jonathan David – Canada (attaquant/LOSC) : Jonathan David vs Lois Openda, nous avons eu le droit à un duel entre les deux numéros neuf nordistes lors de la phase de poule. Ce qui a ravi les fans lillois et lensois, cherchant continuellement à s’affronter. La rencontre s’est soldée par une courte victoire des Belges (1-0) mais pour le Canada, être présent au Qatar est déjà une réussite, les Rouges n’avaient plus participé à une Coupe du Monde depuis 1986. Ce qui a même surpris leur équipementier Nike qui n’a pas conçu de maillot pour le Mondial. Les hommes de John Herdman jouent libérés et prendront ce qu’il y a à prendre.Timothy Weah – États-Unis (attaquant/LOSC) : Le discret Timothy Weah a quitté lui aussi le froid du Domaine de Luchin pour le soleil de Doha. L’attaquant américain évolue avec son équipe dans le groupe B contenant les Pays de Galles, l’Angleterre et l’Iran. Une première expérience qui ne peut être que bénéfique pour le fils de l’actuel président du Liberia et ancien Ballon d’Or, George Weah. C’est ce qu’il a d’ailleurs démontré en marquant un joli but face aux Gallois pour le premier match de la compétition (1-1).La Coupe du Monde de la FIFA Qatar 2022, est à suivre du 20 novembre au 18 décembre 2022 sur les antennes de TF1 et du groupe Bein Sports.
