L'été en liberté

Dunkerque, son port, ses dunes, sa digue

par Franck Jakubek
Publié le 1er août 2019 à 18:03 Mise à jour le 2 août 2019

C’est une petite église, plantée dans les dunes au Xe siècle, qui aurait donné son nom à la ville de Dunkerque. En flamand, Duin Kerk. Mais il ne reste rien de l’église. Les dunes, par contre, font la fierté et la stabilité du littoral.

Aujourd’hui, la ville-port est le cœur industriel du littoral nordiste. Et, malgré l’attrait d’Anvers et de Rotterdam, le grand port maritime draine quand même un joli trafic via ses quais qui lui assurent la troisième position des ports de commerce français. Ville de carnaval, une fois l’an mais qu’on prépare tout le temps, Dunkerque commémore ceux qui partaient « à Islande » ou ailleurs, au Nord, pour la morue, le cabillaud... En prévision des terribles mois de mer à souffrir, les armateurs versaient avant le départ une partie des salaires. Histoire que les familles puissent voir venir avant le retour du marin, s’il revenait... Et la fête battait son plein.

Les enfants de Jean Bart

Une tradition préservée, culminant avec son jet de harengs du balcon de la mairie, le must , en attraper dans la mêlée. Quand le maire s’appelait Prouvoyeur, il jetait des kippers. Avec Delebarre, c’était le homard. Aujourd’hui, Vergriete a la frite. Personne ne sait si De Rugy est passé par ici... Il n’y a pas de marche-pied en tout cas, mais de la chaleur et de l’entraide dans le cœur de tous les Dunkerquois. Chez les enfants de Jean Bart, le célèbre corsaire auquel les Dunkerquois ne cessent de rendre hommage, on connaît le prix du travail. Dockers, métallos, ouvriers, l’industrie prélève régulièrement sa dîme. Mais la ville la plus septentrionale de France est aussi la première sportive de la région et en terme d’équipements n’a rien à envier aux autre métropoles des Hauts- de-France, avec la mer (du Nord) en prime.

Salles de concerts, spectacles, musées comme le LAAC ou le musée Dunkerque 1940 Opération Dynamo, retraçant le rembarquement des troupes anglaises in extremis en juin 1940 mené des plages face au Casino (aussi) et mis à nouveau en lumière par le Dunkirk (in ingliche) de Christopher Nolan. Les puristes, et les vieux Dunkerquois, apprécient davantage Week-end à Zuydcoote , avec Jean-Paul Belmondo, tiré du roman de Robert Merle.

Il reste peu de vestiges anciens, les terribles bombardements de la Seconde Guerre mondiale ont fait ici aussi de terribles ravages. Mais ne manquez pas de vous arrêter à la Tour du Leughenaer. Avant de faire la visite de la Duchesse Anne . Cet ancien navire-école de la marine allemande est une prise au titre des dommages de guerre. Le vaisseau trône amarré au quai juste en face du Musée portuaire, installé dans un ancien entrepôt à tabac.

Malo, the place to be

La digue de Malo est le rendez-vous quotidien pour les sportifs et les promeneurs. C’est là qu’il faut être le soir et le week-end. Bars, restaurants, ambiance conviviale... Mêmes les Belges viennent chez nous désormais, c’est dire. Arrêtez-vous prendre une mousse en terrasse et tendez l’oreille : à coup sûr, à la table voisine, vous entendrez vite une pointe d’accent inimitable.

Sur la digue, chacun y va de son pas, hiver comme été, et chaque été, le PCF du Nord y amène entre trente et cinquante bus de tous les coins du département pour une journée à la mer qui est souvent la seule de vacances pour ses participants. Rendez-vous le 27 août pour l’édition 2019.