© Jacques Kmieciak
CÔTE D’OPALE

Le charme de Wimereux

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 27 août 2021 à 11:41 Mise à jour le 30 août 2021

Chaque jeudi, l’association « Le Charme de Wimereux » propose des visites guidées [1] de cette station balnéaire réputée pour ses villas qui fleurent bon la « Belle époque ».

Elles font la réputation de cette ville du Boulonnais qui doit son essor à l’arrivée, en 1867, du chemin de fer à Wimille. À cette date, Wimereux n’est qu’un champ de dunes et de garennes. Le train bouleverse la donne. Sur la voie qui mène de Paris à Calais, la gare est à 400 mètres de la plage. Bien avant Le Touquet ou Hardelot, le site s’attire d’emblée les faveurs des industriels de la métropole lilloise, du Valenciennois, de Moselle, mais aussi de familles aisées de Paris, de quelques Anglais ou encore de... fonctionnaires du ministère des Travaux publics qui font l’acquisition de terrains dans un souci de spéculation. Ils y conçoivent des villas qui font souvent office de résidences secondaires.

Un temps de partage

« De Pâques à la Toussaint, les femmes et les enfants de ces industriels y viennent en villégiature avec leurs domestiques relégués dans des dépendances. Ils y jouissent du bon air de la Côte d’Opale, qui tranche avec la pollution des grandes villes et y mènent une vie mondaine entre virées au casino, sorties à l’opéra, parties de golf et de tennis. C’était aussi la mode des bains de mer aux vertus thérapeutiques. Si en 1900 on compte déjà 300 villas, il en existe 800 en 1914, sans compter la cinquantaine d’hôtels et de pensions de famille », commente Émile Hoden. Celui-ci exerce depuis 14 ans [2] comme greeter dans cette commune qui « compte 7 000 habitants l’hiver et 25 000 l’été  ». « Je me définis comme un guide bénévole gratuit soucieux d’offrir, non un cours magistral, mais un temps de partage et d’échanges à mes hôtes. Les gens du coin sont les mieux placés pour en parler », explique ce passionné d’histoire qui place aussi ses compétences au service de l’association « Le Charme de Wimereux ». Les rez-de-chaussée de couleur grise en pierres de marbre de Marquise. Les décorations en carreaux de faïence. Les baies vitrées destinées à faire rentrer la lumière... Les détails architecturaux de ces villas, dont aucune malheureusement ne se visite de l’intérieur, n’ont guère de secrets pour lui.

Voyage dans le temps

La récession de 1929, l’incendie du casino, les exactions de l’occupant allemand qui va piller et brûler des villas durant la Seconde Guerre mondiale, tout comme le développement postérieur de l’automobile auront raison de l’essor de la station qui renaîtra de ses cendres dans les années 1960. De ce passé glorieux, il subsiste tout de même 300 villas, la plupart protégées au titre des « sites patrimoniaux remarquables », un front de mer harmonieux sans grandes constructions, une digue sans voitures d’un kilomètre de long, la commerçante rue Carnot riche en hôtels et restaurants... Autant d’atouts qui offrent « l’impression d’un voyage dans le temps », assure Émile Hoden.

Notes :

[1Les prochaines balades d’une durée de deux heures (3 kilomètres), auront lieu les jeudis 9 et 16 septembre. Rendez-vous à 17 h devant les marches de la mairie. Tarif : 5 euros par personne. Gratuit pour les moins de 12 ans. Contact : http://lecharmedewimereux.fr/ contactez-nous/

[2Pour bénéficier des services d’Émile Hoden, contacter Pas-de-Calais Tourisme au 03 21 10 34 60 ou parcourir le site www.greeters62.com.