Le port vu du viaduc. © Jacques Kmieciak
À Folkestone dans le Kent

Une atmosphère so british

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 29 juillet 2022 à 15:15

Proche de Douvres où débarquent les passagers des ferries en provenance de Calais et du terminal de la navette d’Eurotunnel, Folkestone mérite assurément qu’on s’y attarde le temps d’un week-end. Zoom sur quatre incontournables attractions de cette station balnéaire typiquement anglaise au charme suranné...

The Leas promenade

Aménagée au sommet d’une falaise, cette longue promenade offre d’admirer de superbes demeures datant de l’ère victorienne, avec une vue imprenable sur le détroit et par beau temps sur les côtes françaises. Un kiosque à musique y est propice à des spectacles à la bonne saison. Autre curiosité : un funiculaire hydraulique, temporairement fermé. Mis en activité en 1885, il est l’un des plus anciens ascenseurs à eau du Royaume-Uni. Il est loisible de rejoindre la plage par le lower coastal park via un chemin en zigzag. Son amphithéâtre, ses arbustes très bien taillés, ses massifs de fleurs, son aire de jeux et son espace sauvage propice à l’épanouissement tant de la flore que de la faune font le bonheur des passants.

L’ancienne gare a bénéficié d’une restauration des plus réussies.
© Jacques Kmieciak

La gare et le port

Au milieu du XIXe siècle, Folkestone doit son essor à l’avènement du chemin de fer. Un embranchement sur la ligne Londres-Douvres offre alors de gagner le port et d’embarquer pour le continent. La capitale du Royaume-Uni n’est plus qu’à... douze heures de Paris. Durant la Grande Guerre, dix millions de militaires y auraient transité. La station gagne alors son surnom : Gateway to the Trenches (La Porte des Tranchées). À la même époque, jusqu’à 100 000 réfugiés belges y accostent. À partir des années 1970, la station entre dans une phase de déclin. Abandonné à la végétation jusqu’en 2014, le site a depuis fait l’objet d’une réhabilitation réussie. Le viaduc et les quais ont été restaurés. Ces derniers ont fait l’objet d’un aménagement paysager. Ils sont le point de départ d’une bien agréable balade qui mène à l’extrémité d’une digue où trône l’ancien phare converti en café. Au fil du parcours, des services de restauration nichés au cœur d’endroits particulièrement insolites (bus, wagons...) permettent de se sustenter de la plus insolite des façons.

À l’entrée du quartier historique.
© Jacques Kmieciak

Le « quartier créatif »

Situé en son cœur historique, le « quartier créatif » (creative quarter) est traversé par The Old High Street, une ruelle pavée sinueuse bordée de boutiques indépendantes, de galeries, de restaurants et de belles maisons colorées. Le paradis des artistes et créateurs. Il paraît que l’écrivain Charles Dickens appréciait y déambuler dans les années 1840-50. Ambiance assurée jusque tard en soirée !

Le Samuel Peto, l’église à la nourriture terrestre

Il en existe très peu dans le monde. Un lieu de culte transformé en pub à la décoration forcément atypique. Il fallait oser. Les Anglais l’ont fait. Ingénieur des chemins de fer, Samuel Morton Peto avait financé, au XIXe siècle, la construction de l’église baptiste. Il est désormais possible de s’y restaurer et de s’y désaltérer à des prix particulièrement compétitifs ; ce qui ne gâche rien. « Au départ, je pensais qu’il s’agissait d’une église. La présence d’un vigile à l’entrée m’a intriguée et incitée à y rentrer. La surprise est totale... », souligne une touriste. The Samuel Peto, 23, rue rendez-vous à Folkestone.

Au bout de la digue, le phare converti en café.
© Jacques Kmieciak

Quand la nostalgie guette

Employée à l’Office de tourisme de Calais, Caroline se souvient de ses escapades à Folkestone. Nous sommes à la fin des années 1990. Elle étudiait l’anglais à la fac de Boulogne, une ville jumelée avec Folkestone, tout comme Étaples. « L’après-midi, nous prenions le SeaCat, un catamaran, pour nous rendre à Folkestone en une demi-heure. Ça devait nous coûter dix francs à l’époque », sourit-elle. La compagnie Hoverspeed exploitera ce moyen de transport durant une dizaine d’années. De Folkestone située à moins de 40 kilomètres des côtes françaises, Caroline conserve le souvenir de l’ambiance festive qui régnait au centre-ville et des bien agréables balades le long du Leas.