Triple enjeu pour chaque festival, d’abord l’aspect culturel et festif. Aux beaux jours, c’est à chaque fois une confluence d’harmonie et de partage musical, théâtral, comme à Avignon, ou littéraire. Pour les artistes, une mise en relation avec le public, vitale à tout point de vue. Les intermittents perdent en ce moment les heures travaillées nécessaires au maintien de leur statut, mais, sur- tout, les ressources pour vivre. Enfin, les retombées sur le commerce local, de la plus petite crêperie au grand restaurant, sont indéniables et font le bonheur chaque année des brasseurs de France qui doivent aujourd’hui constater une perte de chiffre d’affaires considérable, sans parler en plus de l’annulation des événements sportifs, petits ou grands.
Des festivals en ligne
Le Covid-19 provoque un choc culturel qui ouvre un vide inédit à l’expression artistique. Et offre la possibilité d’innovations créatives. Le Salon du livre d’expression populaire et de critique sociale, à Arras, le 1er mai est lui maintenu... sur internet. Initialement placé sous l’angle de l’utopie, il vogue en ligne sur le monde d’après. Une centaine de créations artistiques sont à découvrir sur le site le monde-dapres.com à partir du 1er mai.
Plus compliqué pour le Festival mondial de la soupe à Lille, dont la convivialité légendaire, basée sur les contacts et l’échange, est bien mis à mal aujourd’hui avec la distanciation sociale. Pas de dégustation pour le champion cette année. Mais l’association Attacafa, qui organise ce rendez-vous international depuis 2001, propose de mettre votre soupe en ligne sur les réseaux sociaux : vous filmez votre recette et l’association s’occupe de la mise en ligne, en musique.
Si le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, souhaite reporter au 26 septembre le tout nouveau rendez-vous de La Bonne Aventure, c’est aussi pour préserver l’impact positif sur le monde des cafés-hôtels- restaurants, grands perdants dans chaque ville lors de l’annulation d’un événement. Emplois saisonniers et chiffres d’affaires sont déjà très menacés et l’édile dunkerquois voudrait pouvoir faire ce choix, tout en trouvant des réponses aux contraintes sanitaires. C’est le même dilemme en forme de crève- cœur pour les organisateurs et les bénévoles du grand frère de La Bonne Aventure, le Festival des Nuits Secrètes à Aulnoye-Aymeries qui se déroule traditionnellement le dernier week-end de juillet. Pour Bernard Baudoux, maire et président de l’association, et Olivier Conan, directeur artistique, un décalage de programmation n’est possible que si les artistes sont disponibles et les conditions sanitaires optimales. L’heure est donc à la réflexion pour une nouvelle formule et des solutions innovantes.
Incertitude pour la fête de l’Huma
À Aulnoye-Aymeries, l’incertitude plane sur le report du festival des Nuits Secrètes.Wazemmes l’Accordéon a finalement reporté le bal d’ouverture du festival, le bal du Cheval Blanc, au samedi 19 septembre. Les réservations sont déjà ouvertes. Bénévoles et musiciens ont dû se résoudre à reporter ce grand rendez-vous international. L’an dernier, plus de 30 000 participants ont été comptés sur les concerts. La grande question pour les militants communistes, les bénévoles, les monteurs et les amis de l’Humanité, se pose bien pour la rentrée et la Fête de l’Humanité. Pour ceux qui prennent habituellement leurs congés pour préparer et organiser le plus grand rendez-vous populaire, festif et militant, à la Courneuve, les interrogations demeurent. Le déconfinement, même progressif, à partir du 11 mai ne rassure pas la population. Et l’épidémie est toujours présente.
