MUSIQUE

« Chant de la nuit » au Schouwburg de Courtrai

par PAUL K’ROS
Publié le 31 octobre 2019 à 17:33

Après Lille, Paris et Liège, la ville de Courtrai accueillait vendredi dernier l’Orchestre national de Lille et la 7e Symphonie de Gustav Mahler plus communément nommée « Chant de la nuit »

Une belle occasion de rappeler que Kortrijk, notre voisine belge en Flandre occidentale flamande, distante de Lille de trente kilomètres, fut un centre textile de réputation internationale dont la notoriété remonte au XIIIe siècle. La qualité d’alors des eaux de la Lys qui traverse la ville, utile pour le rouissage du lin, et le savoir-faire des artisans y furent pour beaucoup. Plusieurs bâtiments dont le beffroi et le béguinage désormais inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, témoignent de ce riche passé.

Le Schouwburg, théâtre courtraisien d’aujourd’hui avec ses fauteuils de velours rouge et les verrières aux motifs champêtres animaliers de son dôme, s’est révélé un écrin adéquat à l’écoute de cette 7e symphonie si singulière au cours de laquelle le tintinnabule éclatant des cloches à vache succède à la délicate conversation de la guitare et de la mandoline. Autant d’objets sonores et instruments musicaux d’un usage peu fréquent au sein d’un orchestre symphonique. La singularité de cette symphonie de Gustav Mahler ne s’arrête toutefois pas là.

Si elle reste, assez curieusement, l’une des moins connues des neuf symphonies du compositeur autrichien, elle se révèle peut- être comme la plus étonnante. Riche d’atmosphères changeantes comme le cours ordinaire de la vie même, avec ses clairs-obscurs aux allures parfois grinçantes et fantastiques, un régal de couleurs singulières filtrant des pupitres de l’orchestre, parfois au goutte-à-goutte, avec comme une connivence, une singulière correspondance entre les cuivres et les cordes. Et puis il y a aussi ces ruptures de rythme qui vous prennent de court.

On est à la fois surpris et sous le charme jusqu’à ce final qui emballe tout l’orchestre et donne l’impression de ne jamais vouloir finir. La belle odyssée Mahlérienne entreprise par Alexandre Bloch avec les musiciens de l’Orchestre national de Lille se poursuit toutes voiles dehors pour le plus grand plaisir des amateurs. Rendez-vous le 20 novembre pour la Symphonie « des Mille ». Entre- temps vous vous aurez droit à un autre parcours romantique du côté de Mendelssohn et son Concerto pour violon avec le soliste albanais Tedi Papavrami et la Symphonie n° 1 de Chostakovitch ; ce sera les 6 et 7 novembre sous la conduite de Jean-Claude Casadesus.

Renseignements et billetterie  : onlille.com

Tél. : 03 20 12 82 40