Des ateliers d’écriture pour les 100 ans du PCF

Comme on dit, elle est une vieille copine militante du Parti comme il y en a des milliers dans le Nord, une de ces personnes dont il est important de recueillir la parole. C’est son frère Robert, ouvrier de chez Massey, qui l’a fait adhérer en 1965 ; elle avait juste 18 ans. Elle se souvient : René Durand son premier secrétaire de section, tout de suite elle a milité : une longue tournée de Liberté-Dimanche, des kilomètres à pied dans Saint-André pour porter une dizaine de journaux à domicile avec le dernier lecteur qui s’impatiente pour pouvoir faire son tiercé. Rapidement un camarade lui offre un ancien vélo remis à neuf pour faciliter sa tournée. Elle se souvient : sa première fête de Liberté à Brunémont. «  Pense à prendre des bottes » lui avait-on conseillé... Cette année-là, en 1967, la présence de Johnny Hallyday divise, lui qui vient d’apporter son soutien à Israël dans la guerre des Six Jours. Johnny, il arrive sur un bateau et attaque par sa chanson « Les coups » qui semble déclencher miraculeusement le tonnerre (des coups de) et des pluies diluviennes qui obligeront à interrompe le concert. Elle se souvient de sa copine Claudine Hezda qui lui téléphone sur son lieu de travail, il n’y avait pas de portables à l’époque, lui annonçant une distribution de tracts une heure plus tard à la porte de l’usine et jubile de remettre un tract à son chef qui l’a vue être contactée peu auparavant. En ayant vécu dans cinq villes différentes, elle a connu une foule de militants. Danièle, à l’écouter, on pourrait faire un beau livre sur ses souvenirs. Ça raconterait des gens modestes, courageux, intègres, des ouvriers, des employés, des enseignants soudés et portés par la même conscience, la même conviction d’une vie meilleure possible, nécessaire. Ça raconte l’histoire du peuple de France à qui rien ne résiste quand il sait se rassembler.