Des ateliers d’écriture pour les 100 ans du PCF

Publié le 5 février 2021 à 16:04

Dans le cadre du centenaire du Parti communiste français, le collectif Culture de la Fédération du Nord a mis en place des ateliers d’écriture. Ils ont démarré en octobre et dureront jusqu’en mai 2021 avec une restitution prévue en juin. Liberté Hebdo, partenaire de l’opération, publie régulièrement une chronique autour de ces travaux dans ses pages Arts et Culture.

Je me souviens de l’entrée de l’usine Kuhlmann à La Madeleine dans les années 1970, une immense usine de chimie entourée de murs, installée sur trois communes de part et d’autre des berges de la Deûle et que longeait la ligne de chemin de fer Lille-Dunkerque. On y produisait de tout, notamment de l’acide, de l’ammoniaque, des engrais. Ce lieu, pour les militants communistes, était la visibilité du Parti auprès des ouvriers de la ville. On y distribuait des tracts, on y vendait le journal, en toute saison, par tous les temps, j’en garde un souvenir assez émerveillé. À côté des « bureaux », un bâtiment à étage, au bord d’une large entrée, se trouvait le poste de garde, une large guérite d’où se commandait une barrière pour laisser entrer et sortir un flot incessant de voitures et surtout d’immenses camions-citernes semi-remorques, une véritable noria. Pour les ouvriers qui arrivaient travailler à pied mais aussi à vélo ou en mobylette, il y avait une autre entrée percée dans le mur de l’enceinte. À trois ou quatre camarades entre 5 h et 9 h du matin, nous distribuions notre matériel, vendions notre journal. Du chauffeur de camion à l’ouvrier piéton, tout le monde était contacté, sollicité, nous y mettions un point d’honneur. Au milieu des vapeurs de gaz d’échappement qui, dans le froid de l’aube, donnaient l’illusion de réchauffer l’atmosphère, nous aimions nous faufiler entre les voitures et surtout les immenses camions dont les chauffeurs baissaient leur vitre pour prendre connaissance de l’expression des communistes... Au fil des années, les dirigeants de ce fleuron de l’industrie chimique dans le Nord, en « se recentrant sur leur cœur de métier », ont supprimé des centaines d’emplois, se séparant de toutes les fonctions support : les transports, le laboratoire, etc. Puis a cessé la production des engrais. Nationalisée en 1981, l’usine deviendra RPCB (Rhône Poulenc Chimie de Base). Mais malgré de nombreuses luttes syndicales et politiques, elle fermera avec l’arrêt de sa dernière production, le TDI (Toluene diisocyanate) dans les années 90. J’associe ces souvenirs à mes camarades Ali Landrea, Yves Le Meur et Didier Roussel, trois militants partis beaucoup trop tôt.

Merci de nous envoyer vos écrits et des photos les illustrant (facultatif) par courriel à : artetculture59 @ gmail.com ou par courrier postal à : Atelier d’écriture PCF - 104, bd d’Armentières - 59100 Roubaix (tél : 06 64 77 72 84 ).