Des ateliers d’écriture pour les 100 ans du PCF

par MARC MAILLE
Publié le 10 mars 2022 à 18:59

Après plusieurs mois d’interruption, notre rubrique redémarre avec l’essor du défi des « Jours heureux ».

> Gérard se souvient... Comme il n’a pas voulu écrire j’ai écrit à sa place et il a « amendé ».
Gérard, fils d’un militant de la CGT, ouvrier tulliste à Calais, adhère à la Jeunesse communiste à 15 ans « sur un coin d’établi » dans son collège d’enseignement technique. Moins d’un an plus tard, il demande à son ancien instituteur, Monsieur Schindler, comment participer à la conférence de section. « Pour cela il faut être adhérent… » Qu’à cela ne tienne, il donne son adhésion et reçoit sa première carte en 1961. Depuis, il y a en aura 62, qu’il a presque toutes conservées. Sur son passé militant, Gérard est intarissable à commencer par les US SS, Us Go Home qu’il peignait sur les murs de Calais. « Au pont Saint-Pierre », sur les boulevards vers Dunkerque ; la peinture c’était du blanc pour les bateaux qu’on avait eue aux camarades du port, ça a tenu pendant des décennies. Son trac pour sa première prise de parole publique lors d’un bal organisé par les JC. « J’étais intervenu sur les accords d’Évian qui mettaient fin à la guerre d’Algérie. » Un CAP d’ajusteur et un BEI en poche, il est reçu au concours des écoles de métiers d’EDF qui forment les agents. Avec un brevet de dessinateur industriel, il est envoyé dans le Valenciennois où il arrive le 21 avril 1965 ; il n’a pas oublié ce jour puisqu’il y vivra jusqu’en 2013.
En 1966, le service militaire l’envoie sur la base aérienne de Saint-Dizier, qui abrite l’arme nucléaire. Un article dans NGF, « Nous les garçons et les filles », le journal des jeunes communistes et un billet sur le livre MAIS... d’André Wurmser en Une de l’Humanité, suite à une séance d’instruction militaire sur « la 3e voie de de Gaulle » à l’époque, puis un tract discrètement distribué auprès des appelés, lui valent une mutation à Dijon et un passage devant la sécurité militaire. En ces années de guerre froide, ne pourrait-il pas être un espion au service de l’Union soviétique... ?? Gérard en rigole encore. Plus sérieusement, dès la fin de son service militaire, Gérard est sollicité pour devenir représentant syndical puis permanent communiste à la demande de son ami Alain Bocquet, ce qui l’amène à démissionner d’EDF, entreprise qu’il peut réintégrer quand il sera élu conseiller général du Nord en 1976. Gérard a occupé toutes sortes de responsabilités politiques, trésorier, secrétaire de section, membre de la direction fédérale, adjoint au maire, vice-président du conseil général, conseiller municipal, président de mission locale, responsable de la diffusion militante à Liberté... mais il insiste à dire qu’il est toujours resté un militant. Sur l’affaiblissement de son Parti, il pense que « les élus y ont pris parfois trop de poids ». Comme on ne peut pas tout écrire, je dirais qu’il y aurait tout un livre à faire sur Gérard et les militants du Parti communiste dans le Nord. On y parlerait de bons vivants passionnés d’égalité, de justice, convaincus qu’il ne faut pas de tout pour faire un monde mais du bonheur et rien d’autre.... des femmes et des hommes debout toujours prêts à relever le défi des Jours heureux.

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