La plus petite galerie du monde (ou presque) fait parler les gens

par Philippe Allienne
Publié le 28 mai 2019 à 12:49 Mise à jour le 29 mai 2019

Le Roubaisien Luc Hossepied, créateur de « La plus petite galerie du monde (ou presque) », rue des Arts à Roubaix, nourrit une caractéristique précieuse. Ce journaliste, doublé d’un touche-à-tout génial, adore profondément les gens. Et ils le lui rendent volontiers. Pour le plus grand bien des arts plastiques.

Vu comme cela, il peut sembler difficile de faire le lien entre l’amour des gens, de la bienveillance, du travail bien fait, et des arts plastiques. C’est que, avec sa façon de bien faire et de savoir aller vers les gens, cette manière de développer un don d’ubiquité (un soir sur un plateau de débat public quelque part en France ou à l’étranger, un dimanche matin en train de procéder au vernissage d’une exposition dans sa galerie, un midi occupé à servir une bière au bar du Bacaro, un restaurant qui consacre un espace à la photographie, en face de la gare de Roubaix...),Luc Hossepied a su s’attirer la confiance et l’amitié de nombreux artistes exposants.

Luc Hossepied ici en compagnie de Florence Traullé qui a exposé à La plus petite galerie du monde (ou presque) et photographe pour "Les fenêtres qui parlent" édition 2018. Cette année, Hugo Laruelle (photo précédente) a pris le relais pour l’édition 2019.

L’aventure de la galerie (appelée « la plus petite... » parce que, dans les années 1990 elle avait pris domicile... dans son propre salon) a commencé il y a environ vingt-cinq ans. Les artistes qui exposent chez Luc, et qui viennent de toute la France, pourraient effrayer le voisinage de ce Dernier exemple en date. En avril, la PPGM reçoit une exposition de l’artiste Hugo Laruelle. Ce dernier crée des œuvres poétiques sur papier peint. Le bonheur s’y étale au crayon sur fond des fleurs qui tapissaient jadis les murs de nos grands-parents. Mais Hugo Laruelle est aussi photographe. Alors, il photographie les habitants du quartier.

Certaines photos serviront à tracer des portraits pour son exposition, comme ce voisin surnommé comme ce voisin surnommé Jésus.

Mais Hugo va bien plus loin. Il installe sa caravane (une vraie) dans la galerie. L’intérieur du véhicule est aménagé en studio. Les gens viennent visiter son exposition et il les photographie. En quelques jours, il engrange 227 portraits et invite ses modèles à un voyage immobile. De sa caravane, ils peuvent envoyer une carte postale à qui ils veulent, là où ils veulent. Quid des portraits réalisés ? On a pu les retrouver aux fenêtres des maisons de la rue des Arts et alentours dans le cadre de l’opération « Les fenêtres qui parlent » qui vient de se dérouler, en mai.

Car Luc Hossepied est associé à cette manifestation. Et il est le premier à s’étonner du résultat. « Au départ, nombre de personnes sont réticentes à venir. Et puis elles s’apprivoisent, elles s’expriment, elles reviennent. Des liens d’amitié se nouent autour d’une toile, d’une photo, d’une expo » . Il paraît même qu’une voisine, souffrant d’illettrisme, aurait appris à écrire. Rien que pour signer le livre d’or de la plus petite galerie. Ou presque. C’est ce que Hugo Laruelle appelle « la magie de la petite galerie ».