Saison 2020/2021

La Rose des Vents en mode nomade

par PAUL K’ROS
Publié le 11 septembre 2020 à 16:31 Mise à jour le 6 février 2023

La scène nationale de Villeneuve d’Ascq effectue sa rentrée ce jeudi 17 septembre avec _jeanne_dark_, un soliloque pour performeuse (Helena de Laurens) et smartphone écrit et mis en scène par la dramaturge Marion Siéfert, laquelle questionne les avatars, modes de pensée et de communication d’une adolescente de 16 ans. Suivront jusqu’au 6 décembre : Une histoire irlandaise de Kelly Rivière, sorte de plongée dans les origines familiales à la recherche d’un aïeul brusquement disparu sans laisser de traces ; puis Vox, le mot sur le bout de la langue, spectacle pour l’enfance concocté par la chanteuse-buccaliste Juliette Pilhon ; et ensuite True Copy ou la mise en pleine lumière d’un homme de l’ombre, faussaire de génie, Geert Jan Jansen, auteur copieur avéré de centaines de toiles de maîtres.

Pour mettre en scène ce talentueux contrefaiseur néerlandais, il ne fallait pas moins que l’ingénieux groupe de bricoleurs scéniques belges, anversois, connu sous l’appellation de « collectif Berlin ». Voilà pour la mise en bouche à domicile car, dès le 7 décembre, désertant les murs et installations quarantenaires de la maison fondatrice, vouée pour au moins deux ans à d’importants travaux, l’équipe de la Rose des Vents et les artistes invités vont adopter le mode évasion aux quatre coins de la métropole.

En attendant le théâtre du 21ème siècle qui devrait voir le jour à l’issue de ce chantier de réhabilitation-extension de longue date espéré, l’équipe villeneuvoise s’en ira essaimer sa programmation en des lieux partenaires familiers comme le théâtre du Nord et l’Opéra de Lille mais aussi l’étoile à Mouvaux, la salle Allende à Mons-en- Barœul ou encore Le Colisée et la Condition publique à Roubaix, la Ferme d’en-haut à Villeneuve d’Ascq, le Grand Sud et la Maison folie Wazemmes à Lille. Et peut- être, c’est dans l’air et ça serait une chouette idée, un théâtre éphémère planté au cœur de la cité scientifique de l’université.

Il n’en faudra pas moins pour accueillir les 41 spectacles et 131 représentations qui devraient jalonner cette saison malgré et avec les contraintes de la Covid-19, en ces temps où la nécessité d’espaces communs pour réfléchir, s’émouvoir et vibrer ensemble se fait encore plus cruellement ressentir que d’ordinaire.La vie nomade est chose connue à la Rose des Vents rompue à l’exercice avec le festival international Next dont la 13ème édition se tiendra du 12 novembre au 5 décembre prochain ; nous en reparlerons le moment venu.Un autre festival estampillé « Dire » qui avait affiché l’an dernier sa belle singularité, alternant ateliers, lectures et performances au service des littératures contemporaines, est attendu avec curiosité pour une seconde édition prévue courant janvier 2021 avec notamment un Molly Bloom concocté par Jan Lauwers avec la grande comédienne Viviane De Muynck, mais aussi des œuvres de Jeanne Lazar, Chloé Delaume, Oona Doherty, Casey, Thomas Suel... et bien d’autres encore.

Et puis n’oubliez pas d’aller sans tarder piocher dans la copieuse brochure programme de saison afin d’y découvrir les pépites théâtrales, musicales, chorégraphiques susceptibles de vous interpeller et séduire le plus.En voici quelques-unes simplement citées afin de vous mettre l’eau à la bouche : >en octobre:Si je te mens tu m’aimes ?du Gallois Rob Evans mis en scène par Arnaud Anckaert ; et I’d rather sink, d’Aliénor Dauchez, une invitation à déambuler dans un univers sonore et scénique mystérieux ; > en novembre : Triptych, trois courtes pièces proposées par la compagnie Peeping Tom ( à l’opéra) ;> en décembre : La réponse des hommes, une pièce de Tiphaine Raffier (théâtre du Nord) ;> en janvier  : une libre adaptation de La Mouette de Tchekhov par Cyril Teste ;> en février : Et le cœur fume encore, la petite et la grande histoire de la guerre d’Algérie, espoirs et désillusions racontés par sept personnages, une proposition de Margaux Eskenazi et Alice Carré avec en parallèle un cycle Cinéma et mémoires algériennes au Méliès, partenaire indissociable de la Rose des Vents ;> en avril  : Histoire de la violence d’après Édouard Louis, mis en scène par Laurent Hatat ou encore Farm Fatale, sorte de fable clownesque, véritable charge contre le capitalisme destructeur, concoctée par Philippe Quesne... à suivre au même rythme soutenu jusqu’en juin.

Plus d’infos : 03 20 61 96 96 ou https://larose.fr/