Arizona Junior des frères Coen sur Arte

Les tréteaux du délire

par ALPHONSE CUGIER
Publié le 20 mars 2020 à 12:26

C’est le qualificatif « déjanté » qui traduit le mieux ce film de 1986. Un cambrioleur à la petite semaine qui passe son temps en prison, tombe amoureux d’une charmante fliquette. Conséquences : fin des braquages, mariage et boulot à l’usine (peu de différence avec la prison).

Mais le couple s’avère stérile et le désir de maternité, de respectabilité et de conformité avec les valeurs conservatrices de l’Amérique, le titille à un point tel qu’il envisage le kidnapping d’un bébé, un parmi des quintuplés. Pour ce duo de malfrats d’une maladresse et d’une candeur qui le rendent attachant, un sur cinq ce n’est pas grave. Et dès lors, les événements piaffent, chavirent...

Cela fuse de partout dans cette course-poursuite effrénée où le loufoque, l’ironie ravageuse le disputent à l’absurde. Ces barjots emportés dans une dinguerie monstre croisent une galerie de personnages singuliers comme ce biker, motard qui turbine à l’apocalyptique. Et, cerise sur le gâteau, Nicolas Cage, en looser paumé, commente en voix-off toutes ces péripéties : la mécanique du rire s’en trouve décuplée.