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Cannes

Lucas Verreman, de la Malterie au tapis rouge

par Mack Salman
Publié le 26 mai 2023 à 18:01 Mise à jour le 29 mai 2023

Depuis Le 16 mai, le Festival de Cannes, grand messe du cinéma international, agite les médias du monde entier. Cette année, un Nordiste au parcours singulier s’y est retrouvé pour la première fois. Lucas Verreman, auteur musical et professeur à mi-temps, se livre à Liberté Hebdo.

Depuis plus de 70 ans, Cannes, sa Croisette et son festival, font rêver des millions de spectateurs. Au mois de mai, les stars du monde entier se pressent au bas du tapis rouge et au gré des douze prix distribués et des innombrables diffusions qui jalonnent cette quinzaine. Entre Marion Cotillard et Brad Pitt, se glisse Lucas Verreman, professeur de construction mécanique au lycée professionnel César Baggio de Lille. En effet, ce Lillois de 38 ans a composé la musique du court métrage d’animation Electra réalisé par la tchèque Daria Kashcheeva. Le film se retrouve dans la sélection La Cinef, un prix dédié aux meilleures productions présentées par les différentes écoles de cinéma à travers les cinq continents.

Des terrils à la Croisette, tout en restant prof de construction mécanique

Mais comment un enseignant du Nord a-t-il pu se retrouver au beau milieu d’une constellation de célébrités ? «  J’ai commencé à travailler dans la musique à l’image juste avant le premier confinement, début 2020, grâce à une amie , . explique-t-il. Une maison de production recherchait un auteur de musique pour Hold Me Tight, court-métrage réalisé par Léoluna Robert-Tourneur, et mon profil leur à plu. » Production d’une durée de six minutes, le court a notamment remporté le prix de la première œuvre au festival d’Annecy en 2021. Son lien avec la musique est né assez tard « en prenant des cours de guitare comme tout ado », à l’âge de 13 ans. S’en est suivi un groupe de rock au lycée, les Sijosaï, avec lequel il a sorti un album en 2020 et qui lui a appris à jouer en fonction d’un visuel. « En concert, on performait avec un VJ (video jockey, NDL R) qui projettait des animations sur un grand fond. On s’adaptait souvent en fonction de ce qu’il créait et cela a sans aucun doute contribué à faire évoluer mes compétences dans ce domaine. » Aujourd’hui, il est partagé entre son poste d’enseignant à mi-temps, qu’il occupe depuis une quinzaine d’années, et ses activités artistiques qu’il aimerait pratiquer à plein temps si de nouvelles opportunités se présentaient à lui.

Des lieux de rencontres artistiques en voie de disparition

« Il y un peu plus de trois ans, je n’aurais pas pensé me retrouver au festival de Cannes, s’exclame le musicien. Et sans l’existence d’espaces d’accueils et de rencontre pour les artistes comme la Malterie, à Lille, je n’aurais sans doutes pas eu cette opportunité aujourd’hui ! Je serais resté seul dans mon coin ou avec mes amis, mais j’aurais bien moins de compétences, notamment sur l’aspect technique. » Aujourd’hui menacé de disparition, le lieu demeure indispensable pour l’épanouissement des artistes locaux.