Musique

Magnus Lindberg, compositeur finlandais en résidence à l’ONL

par PAUL K’ROS
Publié le 2 mai 2019 à 12:00 Mise à jour le 7 mai 2019

Lorsque l’on évoque la musique sympho- nique finlandaise, on pense spontanément à Jean Sibelius dont le prestige dépasse de loin les frontières de ce petit pays nordique de 5 millions d’habitants. Le rayonnement national et international du premier grand compositeur finlandais est tel qu’il a suscité bien des vocations dans son pays tout en laissant longtemps dans l’ombre ses succes- seurs.

Né en 1958, Magnus Lindberg est une des figures phares de cette nouvelle génération de musiciens et si Sibélius revendiquait sa filiation avec le Russe Piotr Ilitch Tchaïkovski, Lindberg ne cache pas l’in- fluence du modèle socialiste soviétique dans l’éducation et l’essor de la musique classique en Finlande. En résidence à l’Orchestre national de Lille (on reparlera de lui tout au long de la prochaine saison)

Magnus Lindberg a dévoilé quelques-unes de ses œuvres majeures pour musique de chambre lors d’un concert Flash avec plusieurs musiciens de l’orchestre. Ça démarre en force avec un quintette empreint d’une certaine violence au sein duquel le compositeur au piano impulse le rythme à un ensemble de 2 violons (Fernand Iaciu, Sébastien Greliak), violoncelle (Jean- Michel Moulin) et alto (Cécile Vindrios).

Ça continue sur un mode ironique avec un duo clarinette (Carlos Brito-Ferreira) volu- bile, insaisissable, poursuivi par un violon- celle comme atteint de mimétisme avec par- fois des accents graves. Cette pièce fait réfé- rence au film Stemboat Bill Junior de Buster Keaton. Deux études pour piano feront ensuite la transition avec un « Clarinet Trio » de toute beauté d’une grande force dramatique au cours duquel Magnus Lindberg au piano, Christian Gossart, clarinette, et Grégorio Robino, violoncelle, nous embarquent et nous tiennent en haleine.