A Vieux-Condé, la rue en partage avec les « Turbulentes »

par Albert LAMMERTYN
Publié le 25 avril 2019 à 10:18

Du 3 au 5 mai, la vingt-et-unième édition des Turbulentes de Vieux-Condé propose de nombreux spectacles de rue grâce à la bagatelle de 580 compagnies artistiques professionnelles.

Calixte, maître de cérémonie, ouvrira les « Turbulentes » 2019 vendredi 3 mai à 19 heures.
© Thierry Bonnet


Le Boulon de Vieux-Condé (Nord), centre national des arts de la rue et de l’espace public, propose les 3, 4 et 5 mai la 21e édition de ses Turbulentes. Né le 1er mai 1999, cet événement annuel ouvrant la saison des festivals invite un public toujours plus nombreux à fouler le pavé durant trois jours.
Le festival, rassembleur, gratuit et familial, fait la part belle à la création en offrant une vitrine aux premières de spectacles parfois accueillis préalablement en résidence au Boulon.
Par exemple, en miroir des rassemblements populaires, Le Grand Débarras de la compagnie OpUS brouillera les cartes avec des habitants complices à l’occasion d’un vrai-faux vide-grenier où l’on ne distingue plus qui joue la comédie, qui espère vraiment flairer de bonnes affaires, le tout conclu par une surprenante mise à feu.
Pour éclairer l’actualité sociale, politique et environnementale, EuropeS, de la compagnie lilloise La Générale d’imaginaire, questionne ce qui fait (encore) société européenne, à travers les témoignages de citoyens du Vieux Continent.

De l’amour et de l’humour

Dans une immense arène, la compagnie Annibal nous fera prendre part au Grand cirque des sondages, un spectacle interactif dans lequel un panel de cent spectateurs tirés au sort va devoir incarner la réalité cruelle et absurde de ces enquêtes d’opinion.
Changement total de décor avec Les Robinsonnades du Roi Midas de la Famille Goldini, une comédie musicale acrobatique inscrite dans une décharge qui n’est autre que l’Olympe englouti par les déchets des humains se présentant aux portes du Paradis. De quoi faire réfléchir aux causes de la crise écologique.

« Quizas », un spectacle entre performance et conférence dansée.
@ Sandrine Couvert

Entre performance et conférence dansée, la compagnie de danse/théâtre Amare fait entendre, à travers Quizas, une parole féminine sur la relation de couple, le fantasme et la notion d’idéal amoureux, dont le duo a su extraire l‘essence au travers d’interviews, d’expériences personnelles et d’une bonne dose d’humour.
Théâtre de rue ou forain, installation monumentale, parcours dans la cité, cirque chorégraphique, danse, marionnettes, jeux insolites, la crème de la création en espace public envahit les rues de Vieux-Condé. Au total, une trentaine de compagnies artistiques professionnelles de renommée régionale, nationale et internationale se produiront au Boulon et en centre-ville.

« La Spire », avec le ciel pour toile de fond.
© Jean-Louis Fernandez

Focus sur le théâtre de l’intime

Quelques thématiques fortes cette année. Les Turbulentes s’offrent un focus sur le théâtre de l’intime, avec des récits poignants à la première personne : Biquette, ou les confidences au comptoir d’une femme qui a « foiré sa vie », portée par la comédienne et auteure Doreen Vasseur pour la compagnie 2L au Quintal ; Ne le dis surtout pas ! de la Cie GIVB, le portrait de Stéphane, qui, quinze ans après, revient avec tendresse et humour sur cette phrase restée gravée dans sa mémoire, lorsqu’il a annoncé son homosexualité ; Jean-Pierre, Lui, Moi, une prise de parole parfois drôle, parfois vulgaire, parfois tendre du Pocket Théâtre sur le handicap et ce frère « extra-ordinaire ». N’oublions pas Le Delirium du papillon, immersion burlesque et grinçante dans les arcanes de la folie, par Typhus Bronx.
Le partenariat avec les élèves de la formation professionnelle du Centre régional des arts du cirque de Lomme (Nord) se poursuit. Signalons enfin que le Boulon, parmi les chantiers en cours, mène une réflexion autour de l’accessibilité du festival aux personnes en situation de handicap et propose un « village-restauration responsable ».

Programme complet

Photo utilisée en logo d’article : Le Delirium du papillon, de Typhus Bronx.
© Fabien Debrabandère