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Lille piano(s) festival les 18, 19 et 20 juin

Allez-y piano... ci, piano là

par PAUL K’ROS
Publié le 11 juin 2021 à 16:22

Précautionneusement, la démarche encore mal assurée, comme au sortir d’une longue convalescence, le public retrouve le chemin des salles de spectacle, de concert et cette vibration intime et collective à la fois, unique et si essentielle, que procure le spectacle vivant. Les artistes ne sont pas les deniers à se réjouir de ces retrouvailles après de longs mois de travail en solitaire, de doute sur leur avenir et de galères au présent. S’agissant du Lille piano(s) festival, ce sera cette année la seizième édition d’un évènement, initié en 2004 par Jean-Claude Casadesus, devenu au fil des ans un rendez-vous assez unique entre les mélomanes du Nord et les virtuoses du clavier du monde entier.

80 artistes, 50 rendez-vous

Après une édition entièrement numérique l’an dernier (confinement Covid oblige), les amateurs de tous âges et conditions vont pouvoir de nouveau slalomer dans les rues de la capitale des Flandres pour se faufiler d’un lieu de concert à un autre en fonction de leurs choix et affinités. Ils auront fort à faire et à choisir avec une bonne cinquantaine de rendez-vous pour 72 heures de spectacle prodiguées par quatre-vingt artistes et plus. Du grand auditorium du Nouveau siècle, épicentre de ce maelström musical où l’on pourra notamment entendre en ouverture et clôture deux pianistes phare de la nouvelle génération française : Lucas Debargue et Cédric Tiberghien accompagnés respectivement par l’orchestre national de Lille (direction Alexandre Bloch) et l’orchestre de Picardie (direction Jean- Claude Casadesus) - mais aussi la pianiste russe Alexandra Dovgan avec encore l’orchestre de Picardie et son chef titulaire Arie van Beek, vous rejoindrez, vite fait, un autre auditorium, celui du conservatoire, un écrin musical comme on n’en fait plus, où vous pourrez entre autres apprécier les prouesses rythmiques du quatuor féminin « Face à Face  » piano/percussions sur des œuvres de Bernstein ou Gershwin ou bien la fougue charismatique du jeune moscovite Mikhaïl Bouzine. De là, vous ferez le détour vers la chapelle de l’université catholique récemment rénovée pour un duo inédit François Salque (violoncelle)/Vincent Peirani (accordéon) avant de prendre la tangente vers la gare Saint-Sauveur où alterneront dans un beau charivari le jazz (Yakir Arbib), les mu- siques actuelles électro et les percussions des élèves de l’ESMD ou encore un autre pianiste russe, Dmitrii Kalashnikov, 1er prix du concours 2019 Les étoiles du piano Hauts-de-France. Cet itinéraire serait incomplet sans avoir rejoint la Cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille où résonneront les grands orgues sous les doigts de l’organiste et compositeur belge Bernard Foccroulle puis ceux de Thierry Escaich accompagné du trompettiste Romain Leleu... Si vous suivez cet itinéraire, vous gagnerez à tous les coups, mais dans un désordre très partiel, alors mieux vaut consulter le pro- gramme complet, jour par jour, heure par heure puis tracer votre propre chemine- ment en sachant que chaque concert dure une heure, qu’il y en a pour tous les goûts et toutes les musiques du monde et que l’enfance n’est pas oubliée, notamment avec le Carnaval des animaux de Saint-Saëns interprété par le duo Játékok au piano et Alex Vizorek, récitant. Vous trouverez tous les rendez-vous sur le site de Lille piano(s) festival. À vos claviers... d’ordinateur et de téléphone pour réserver à temps.