Parité mon cul

« L’élégance voQale »

Musique

Publié le 6 mars 2020 à 15:29 Mise à jour le 28 octobre 2020

Beaucoup les avaient découvert en demi-final de l’émission « La France a un incroyable talent » sur M6. C’était en 2016. Cinq ans plus tard, ce groupe vocal polyphonique à capella, et exclusivement masculin, apparaissait le 22 février dernier sur la scène de l’Olympia, en première partie de Marcel et son orchestre.

Des vocalises contre la bien-pensance

PMQ, comme « Parité Mon cul », (L’élégance voQale) est composé de sept nordistes, Brice, Olive, Pierre, Louis, Joel, Benjamin et Geoffrey, qui se définissent eux-mêmes comme : « Au croisement de la Maîtrise de Radio France et des néons des salles de gardes, à la frontière entre les Petits Chanteurs à la Croix de Bois et le Carnaval de Dunkerque. Pile au centre des choeurs de l’Armée rouge... » Il faut préciser que le répertoires de PMQ est principalement axé sur la finesse et le bon goût des chansons paillardes que nous n’entendons que trop rarement sur les radios, telles que « Un dimanche matin, avec ma putain » (reprise à la Michael Jackson) ou la non moins mémorable « C’est la grosse bite à Dudule ». Il faut reconnaitre que le fond n’est pas la priorité de PMQ (quoique...), mais l’exigence est concentrée exclusivement sur la forme. Arrangements vocaux soignés, chorégraphies précises, parfaites techniques de chant et maîtrise scénique impeccable. Il faut bien admettre que la poésie des textes est alors sublimée. Lorsqu’ils nous interprètent avec légèreté et malice « Mon père me donne 100 sous pour acheter des bretelles, j’ai gardé les 100 sous pour aller au bordel », cela devient du Victor Hugo. S’il est certain que les mots « cul, bite,couilles », sont récurrents, que les organes reproducteurs sont sources principales d’inspirations, les sept de PMQ sont sans doute grossiers, mais jamais vulgaires, en dignes héritiers des Frères Jacques de Pierre Perret ou de Georges Brassens. Mais c’est aussi une formation qui, mine de rien, tire à boulets rouges sur la bien-pensance de salon, le bon goût et l’hypocrisie crasse des moralisateurs. Certaines idées sont bien plus vulgaires que les mots et PMQ prouve bien que l’on peut dire ce que l’on veut, le principal étant de le dire avec talent. Il est à noter que le spectacle est mis en scène par Charlotte Gaccio, la petite fille du Professeur Choron. En exclusivité pour Liberté Hebdo, je peux vous annoncer que suite à une résidence en octobre 2020 à Liévin, le prochain spectacle de PMQ s’appelera « Opus 69 ». Allez savoir pourquoi ?

À voir sur scène le jeudi 26 mars à 20h30 à Soissons, Le Mail scène culturelle, 7, rue Jean de Dormans. Et les mercredi 22 avril (20h30) et samedi 6 juin (19h) au Théâtre des Deux Ânes à Paris. Infos : pmq-legroupe.fr