En surplomb un appareillage circulaire séquencera en lumières et couleurs les six actes et multiples épisodes d’une histoire pleine d’émotions humaines également annoncés par un porteur de pancarte, réglé comme une pendule, le temps que s’accordent les violons.
Dans la fosse de l’opéra ouverte à tous vents et cordes, vingt-trois instrumentistes du B’Rock Orchestra emmenés par Amandine Beyer exaltent avec une énergie communicative et des couleurs sonores troublantes la musique à nulle autre pareille des six concertos brande-bourgeois de Johann Sebastian Bach.
Fascinant !
La chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker invente une autre façon de marcher qui fascine ; la musique prend possession des danseurs, se fait mouvement, règle les pas, les suspens, les oscillations du corps, le flottement du drapé des vestes.
De subtiles correspondances électives se tissent entre instrumentistes et danseurs à tel point que même les silences se font entendre et voir aux spectateurs magnétisés... Il faut dire que ce spectacle total d’une parfaite beauté chaloupée vous subjugue et chavire au tréfonds de l’âme.