Boris Charmatz à l’opéra. 10 000 gestes… et un Requiem

Une cour des miracles de l’humaine cacophonie…

par PAUL K’ROS
Publié le 28 novembre 2022 à 15:23 Mise à jour le 6 février 2023

Pas besoin de chercher midi à quatorze heures ; tout est dit dans le titre de la pièce « 10 000 gestes ». Il s’agira pour la vingtaine de danseuses et danseurs d’exécuter en une heure d’horloge 10 000 gestes dont aucun mouvement ne devra jamais se répéter. Singulier défi né de l’imaginaire du chorégraphe Boris Charmatz. Sur la vaste scène de l’opéra de Lille débarrassée de tout ornement, cela se traduit par un foisonnement, une débauche inédite de mouvements corporels dans l’espace et le temps ; une ivresse manifeste de danser, d’éprouver son corps, qui donne le sentiment au spectateur d’être face à une cour des miracles de l’humaine cacophonie, car de surcroit chaque danseur- interprète n’hésite pas à donner de la voix dans un étrange concert dissonant. Le Requiem de Mozart, diffusé à intensité variable, fait ici office de ciment pour cette architecture gestuelle éphémère à laquelle il apporte son complément d’âme.

  • 10 000 gestes de Boris Charmatz c’était à l’opéra de Lille dans le cadre du Next Festival 2022