Musique

Une « Résurrection » à un rythme d’enfer

par PAUL K’ROS
Publié le 18 janvier 2019 à 21:01

Le chœur namurois et Leonardo García Alarcón en connivence pour La messe du Couronnement (Mozart) et La Résurrection (Sigismund Neukomm) avec l’Atelier lyrique de Tourcoing.

La soprano Lætitia-Grimaldi Spitzer et le Chœur de Namur.
© DR

Le vif tempérament latin et l’enjouement du chef argentin Leonardo García Alarcón étaient à l’œuvre pour la première fois à Tourcoing vendredi 11 janvier et les musiciens de la Grande écurie et la Chambre du Roy à l’épreuve d’un style bien différent de celui qu’avait coutume d’impulser Jean-Claude Malgoire, fondateur de leur ensemble. Au programme : La messe du Couronnement de Wolfgang Amadeus Mozart et La Résurrection, oratorio signé Sigismund Neukomm pour ténor, basse et chœur. De l’œuvre de Mozart on retiendra surtout l’Agnus Dei superbement mis en valeur par la soprano Lætitia Grimaldi-Spitzer dans un climat de profonde intimité développé par les cordes et les pizzicati de la contrebasse. Quant à La Résurrection, elle fut menée à un rythme d’enfer (si je puis me permettre de dire les choses ainsi), cuivres, vents debout et un Chœur de chambre de Namur prompt à commenter avec une indéniable ferveur les propos des trois solistes (deux Québécois, le ténor Antoine Bellanger et le baryton Marc Boucher, ainsi que la soprano Lætitia Grimaldi-Spitzer déjà citée).

Osmose chorale

La connivence entre le chœur namurois et Leonardo García Alarcón est d’autant plus forte que le chef argentin en est depuis 2010 le directeur artistique et chef principal. Nous avions eu, récemment, une autre preuve éclatante de cette belle osmose chorale lors de l’interprétation d’Il Diluvio Universale du compositeur calabrais Michelangelo Falvetti, à l’Opéra de Lille. (cf. Liberté Hebdo du 7 décembre 2018). Leonardo García Alarcón sait être aussi prolixe de paroles que de gestes, accompagnant de la voix choristes et solistes, et il n’a pas manqué d’à-propos en dressant de façon spontanée, en début de seconde partie, un éloge appuyé et sensible à Jean-Claude Malgoire qui est allé droit au cœur des auditeurs. Un motif supplémentaire d’espérance en l’avenir de l’Atelier lyrique de Tourcoing pour ce public, amateur d’art lyrique, patiemment forgé, formé au fil des ans.