Il faut lire ou relire, écouter ou réécouter ce très bon témoignage de Germaine Tillion paru deux ans après sa disparition en 2008. On y découvre une archive sonore exceptionnelle constituée du montage d’un choix d’entretiens radio- phoniques de l’ethnologue et résistante. Elle y évoque son parcours à travers le siècle, d’une voix lumineuse, pleine d’humanité, de compassion, de malice aussi. Le passage où elle se moque d’étudiants nazis, avant la guerre, et leur cloue le bec est particulièrement savoureux. Elle explique aussi, avec beaucoup de modestie, son arrivée dans les montagnes de l’Aurès, en Algérie, où elle faisait ses premiers pas d’ethnologue. Ensuite, c’est la résistance, la déportation à Ravensbrück, son travail d’historienne, sa lutte contre la torture pendant la guerre d’Algérie. Un bel exemple d’engagement, de goût de l’action et de la réflexion. Sur un texte de Tzvetan Todorov.