Charlie Chaplin abordait avec un humour grinçant l’asservissement des ouvriers face au travail à la chaîne dans Les temps modernes. Aujourd’hui, c’est le quotidien de salariés dans les entreprises hyperconnectées ainsi que l’ubérisation du travail qui composent la trame de la comédie de Bruno Podalydès : Les 2 Alfred. Alexandre, qui est au chômage, doit prouver à sa femme qu’il est capable de s’occuper de ses deux jeunes enfants. En prospectant le marché de l’emploi, il est reçu par Aymeric, le manager d’une start-up à la pointe dans le domaine de l’hyper-connexion. L’entreprise embauche en imposant une condition à ses salariés, celle de ne pas avoir d’enfants. Débute alors un chemin compliqué pour Alexandre confronté à ce problème et à la réalité d’un entreprenariat en apparence paternaliste et qui fait peser sur ses salariés l’obligation de compétition et de performance. C’est dans ce contexte à la limite de l’absurde qu’Alexandre rencontre Arcimboldo qui va devenir celui que Bruno et Denis Podalydès appellent un « ange gardien » débrouillard. Les 2 Alfred est une comédie qui nous amène avec humour et émotion à réfléchir sur les problématiques de notre époque et à porter un regard positif sur les bien-faits de l’entraide. Les situations rocambolesques se succèdent. Elles sont pour la plupart interprétées par Denis et Bruno Podalydès en totale osmose dans les rôles d’Alexandre et d’Arcimboldo. La comédie s’enrichit de l’interprétation étourdissante de Sandrine Kiberlain et de celle du magicien Yann Frisch dans le personnage du manager. L’ensemble des comédiens forme une équipe de tournage dynamique dans un film clairvoyant et très attractif.
Cinéma Comme un poisson sans ailes...
