Cinéma

Deux films à ne pas manquer cette semaine

par Michèle Loth
Publié le 17 juillet 2020 à 17:50

Tout simplement noir >

Un « faux documentaire » qui aborde sous la forme d’une comédie le ressenti du racisme vécu par des Français noirs était un pari risqué, Jean-Pascal Zadi et son collaborateur John Wax gagnent largement ce pari en réalisant une comédie débridée et pertinente. Le personnage central du film est Jean-Pascal interprété par Zadi. Jean-Pascal a 40 ans, il mène une carrière d’acteur sans grand succès et décide de se faire connaître sur les réseaux sociaux en appelant à une prise de conscience sur les difficultés que rencontrent les Français noirs dans notre société. Il demande le soutien de personnalités connues dans les médias, dont Fary, Claudia Tagbo, Fabrice Eboué... pour organiser une marche de contestation noire à l’occasion de la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Tout simplement noir réunit dès lors de très nombreux artistes, rappeurs, humoristes, acteurs connus du public qui jouent leur propre rôle en se moquant d’eux-mêmes.Les dialogues entre les acteurs sont percutants et lèvent le voile sur des problématiques parfois contradictoires. Jean-Pascal Zadi aborde tous les sujets sans manichéisme,dont celui de la diversité des « identités noires » unies par un trait commun, le désir de bénéficier de l’égalité des droits entre citoyens français.

Le regard porté sur les personnalités qui composent le plateau du film, sur les racistes et antiracistes, les communautaristes ou la police est judicieux. Pour Zadi, celui qui incarne le film est Fary car « l’humoriste raconte la France » avec la finesse qui compose la trame de Tout simplement noir, un film souvent rocambolesque et parfois corrosif qui sort sur les écrans à un moment où la question du racisme est au coeur d’actes intolérables. Jean-Pascal Zadi a réalisé un film original qui fait rire et réfléchir centré sur un acteur qui dévoile avec une maladresse touchante son vécu et la justification de ses revendications.

> Été 85 Inspiré du roman La danse du coucou d’Aidan Chambers que le réalisateur François Ozon a découvert quand il avait 17 ans, Été 85 met en scène la rencontre entre deux adolescents, Alexis et David, sur une plage normande.L’attirance homosexuelle, les désirs et la désillusion, la confrontation avec la mort et la vision idéaliste de l’amour sont les thèmes abordés par François Ozon dans un film qui peut être perçu comme sentimental et romantique. Le casting a révélé le talent de deux jeunes acteurs,Félix Lefebvre et Benjamin Voisin, accompagnés par Valeria Bruni Tedeschi et Isabelle Nanty. Le film avait attiré l’attention du festival de Cannes. François Ozon se satisfait de sa sortie sur les écrans en cet été 2020 alors que de nombreux producteurs et distributeurs ont préféré attendre.