Deux romances françaises au programme cette semaine

par Michèle Loth
Publié le 25 septembre 2020 à 15:44

> Antoinette dans les Cévennes

Ce pourrait être une histoire assez banale, celle d’une femme follement amoureuse d’un homme marié aux intentions ambigües. Mais Caroline Vignal la transforme en conte vivifiant porté par Laure Calamy, une actrice lumineuse.Antoinette, professeure des écoles, apprend que son amant Vladimir part une semaine en randonnée avec sa femme et sa fille alors qu’il lui avait promis de passer cette semaine de vacances avec elle. Antoinette décide alors de le rejoindre en empruntant le même chemin, celui décrit par Stevenson dans Voyage avec un âne dans les Cévennes. Elle va vivre une aventure surprenante en compagnie de l’âne Patrick et de rencontres qui ponctuent son trajet.Le charme du film est lié à la double présence de Laure Calamy et de l’âne Patrick qui écoute les confidences d’Antoinette, une expression orale qui permet à la jeune femme de libérer ses colères et de clarifier ses désirs. Le chemin parcouru par Antoinette alterne les instants cocasses et les émotions qui se reflètent sur le visage très expressif de Laure Calamy. L’actrice interprète avec le même talent la naïveté, la joie, la souffrance et la détermination. Les sublimes paysages des Cévennes illuminent une jolie comédie sur un parcours de femme qui affirme sa personnalité en toute indépendance.

> Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait

Quand Daphné accueille Maxime, le cousin de son compagnon François, ce dernier cherche un lieu inspirant pour l’écriture éventuelle d’un roman suite à une rupture amoureuse douloureuse. Daphné et Maxime se rapprochent et échangent des confidences sur leurs histoires passées ou actuelles et sur le désir, le plaisir ou le sentiment amoureux. François, Louise, Gaspard ou Victoire sont les autres composantes de ces récits à l’origine de nombreux dialogues interactifs.La réalisation d’Emmanuel Mouret a des aspects séduisants liés en grande partie à la contribution de tous les acteurs parmi lesquels Camélia Jordana et Niels Schneider et à l’omniprésence des airs classiques de Chopin, Satie ou autres grands compositeurs mais le choix des silences ou celui des simples échanges de regards entre les personnages sont parfois plus convaincants que le flot presque incessant de leurs propos sur l’amour.