La critique ciné de la semaine

par MICHELE LOTH
Publié le 28 février 2020 à 18:52

> Le cas Richard Jewell

Richard Jewell est un homme tellement attaché à l’ordre qu’il outrepasse régulièrement ses droits dans les emplois qu’il occupe en tant que policier ou agent de sécurité. En juillet 1996, il est recruté pour assurer la sécurité aux Jeux olympiques qui se déroulent à Atlanta. Durant son service il découvre un sac à dos qui pourrait être suspect et réussit à convaincre la police d’évacuer la foule en urgence et d’ouvrir le sac qui contient une bombe. L’attentat fait deux morts et de nombreux blessés mais le geste de Richard a sauvé des vies. Les médias le présentent alors comme un héros avant qu’une journaliste, Kathy Scurggs, ne découvre que le FBI soupçonne Jewell d’être le poseur de bombes. S’en suit un climat délétère dont Jewell est la victime jusqu’au moment où le FBI reconnaît avoir suivi une fausse piste. La réalisation de Clint Eastwood a des accents parfois mélodramatiques et manque de nuances concernant les personnalités du FBI ou celle de la journaliste Kathy Scruggs. Le film a cependant des qualités indéniables dont celle de captiver l’attention du spectateur sur le déroulement des faits et de partager l’angoisse de Jewell, pris au piège dans un système désireux de trouver rapidement un coupable afin de rassurer une opinion publique sensible à l’influence de médias qui sont à l’affût du spectaculaire. L’acteur Paul Walter Hauser décortique avec habileté la personnalité complexe d’un américain banal devenu héros en quelques heures et jeté aussi rapidement dans la fosse aux lions. C’est de lui dont on se souviendra.

> Mine de rien, une comédie tournée dans le Bassin minier

Mathias Mlekuz est revenu sur les terres de sa famille, Lens et les environs, pour réaliser une comédie humaniste sur les questions sociales liées aux fermetures des mines. Deux chômeurs, Arnault et Di Lello, proposent de transformer une mine de charbon désaffectée en parc d’attraction « artisanal  ». Les péripéties qui s’en suivent sont interprétées par des figurants et des acteurs, tels Arnaud Ducret ou Philippe Rebbot, qui ont exprimé leur plaisir à participer à ce film, récompensé du prix du public au festival de l’Alpe d’Huez.

Mine de rien
© M.E.S PRODUCTIONS / ORANGE STUDIO

> Une mère incroyable

Le cinéaste colombien Franco Lolli dessine le portrait de Silvia, une femme, mère célibataire et avocate, qui doit assumer des accusations de corruption à l’égard des services publics où elle travaille et des relations tendues avec une mère atteinte d’une maladie incurable. On peut craindre un certain pathos dans le déroulement d’une histoire ordinaire. Il n’en est rien. Le réalisateur filme avec délicatesse l’amour de Silvia pour sa famille et ses doutes concernant ses choix de vie. L’interprétation de Carolina Sanin est le reflet du tendre regard que Franco Lolli pose sur Silvia.