Cinéma

La sélection cinéma de la semaine

par Michèle Loth
Publié le 2 octobre 2020 à 16:41

> Les apparences Henri, chef d’orchestre de l’Opéra de Vienne et Eve, directrice de l’Institut français, appartiennent à une communauté d’expatriés qui vivent dans une certaine opulence et affichent leurs réussites sociales et personnelles. Dans ce milieu fermé, les apparences sont l’objet de regards et de remarques incisives. C’est la raison pour laquelle Eve multiplie les soirées pour exposer son bonheur et sa fierté d’être la femme comblée d’un musicien renommé. Ce sentiment de bonheur s’effondre au moment où Eve découvre que son mari entretient une liaison avec l’institutrice de leur fils.

Eve, que l’on suit dans les soirées mondaines ou les boutiques de luxe, perd ses repères et se transforme en vengeresse implacable sans que l’on sache si elle est animée du désir de retrouver l’amour de son mari ou si elle a la volonté obsessive de préserver son statut social. La réalisation de Marc Fitoussi sème habilement le doute sur les intentions de chacun et chacune des protagonistes d’un drame dont le dénouement est à l’image d’un microcosme social aux apparences trompeuses. Karin Viard et Benjamin Biolay incarnent parfaitement les personnalités duales d’un couple dont l’apparente réussite pourrait n’être qu’illusoire.

> Ondine Paula Beer a obtenu l’Ours d’argent de la meilleure actrice au Festival de Berlin pour son rôle dans Ondine, un film réalisé par Christian Petzold. Elle incarne le personnage d’une jeune femme prénommée Ondine, historienne et conférencière sur l’histoire de Berlin, qui vit difficilement sa rupture avec son ami Johannes et qui pourrait être tentée de céder au mythe d’une créature légendaire, amoureuse d’un humain infidèle et condamnée à le tuer avant de retrouver le milieu aquatique.Dans ce conte adapté à la réalité berlinoise actuelle, Ondine rencontre un autre homme, Cristoph, dont elle tombe amoureuse, un amour qui pourrait contrarier l’épilogue du mythe d’Ondine. Pour mettre en scène une étrange histoire d’amours, Christian Petzold alterne les séquences entre rêve et réalité dans une atmosphère onirique.

> Josep Le film animé réalisé par Aurel mérite une attention particulière. Pour réaliser Josep, Aurel s’est appuyé sur les croquis réalisés par le dessinateur républicain antifranquiste Josep Bartolí durant son exil et dans les camps de concentration du sud de la France, des dessins témoignages d’une époque tragique et d’un artiste désireux de participer à la transmission de la mémoire.