Notre sélection parmi les films à l’écran cette semaine

par MICHELE LOTH
Publié le 27 août 2021 à 12:01

> Louloute, que l’on découvre dans les premières scènes du film, se prénomme Louise. Professeure d’histoire-géographie, Louise est perturbée par les souvenirs de son enfance à la ferme familiale, des souvenirs qui émergent en raison d’une décision importante qu’elle doit prendre avec son frère et sa sœur. Nous découvrons Louise, tendrement surnommée Louloute par ses parents, en suivant le parcours d’une enfant rêveuse et idéaliste progressivement confrontée à une réalité douloureuse, celle d’un père paysan qui perd ses illusions quant à l’avenir de son élevage compromis par la concurrence, la pression des industriels et l’endettement. Louise alterne les rêves et les cauchemars jusqu’au moment où elle espère ne garder de son enfance que les beaux souvenirs. Le film d’Hubert Viel est un film chaleureux, onirique et par moments désespéré. Tous les comédiens et comédiennes sont généreux mais une mention spéciale doit être accordée à la jeune Alice Henri qui interprète avec une remarquable sensibilité la délicate personnalité de Louloute.

> La Terre des hommes, présenté au festival de Cannes, est également centré sur les difficultés du monde agricole. Naël Marandin décrit le parcours de Constance, fille d’agriculteur, et de son fiancé Bruno qui veulent sauver la ferme familiale en décidant de s’agrandir et de travailler autrement pour faire face à la concurrence des grands exploitants. Pour atteindre son objectif, Constance a le soutien de l’un des exploitants, membre puissant de la coopérative locale, mais elle est confrontée à la violence de cet exploitant qui cherche à maintenir une emprise sur la jeune femme en échange de son aide. Naël Marandin dénonce deux situations dramatiques dans un film qui offre un rôle puissant à l’actrice Diane Rouxel.

> Drive my car (film en VO) pour lequel le réalisateur japonais Ryusuke Hamaguchi a obtenu le prix du scénario à Cannes et les louanges d’une grande majorité de la presse. Drive my car est un film sur le deuil et les blessures du passé qui trouvent leur expression lors d’une rencontre entre Yusuke Kafutu, metteur en scène, et Misaki, la chauffeure mise à sa disposition pour ses déplacements à Hiroshima. Les échanges entre Misaki et Yusuke s’enrichissent de découvertes d’eux-mêmes et des autres dans une mise en scène dont la longueur ne nuit pas à la qualité d’un film jugé « envoûtant », « d’une grande finesse d’écriture », « bouleversant » et « au mystère préservé ». À la qualité du scénario et de la mise en scène s’ajoutent celles de l’acteur Hidetoshi Nishijima et de l’actrice Toko Miura.