> Rien à foutre Cassandra, 26 ans et hôtesse de l’air dans une compagnie low cost, semble en effet n’en avoir « rien à foutre » de ses conditions de travail, de ses errances d’aéroport en aéroport, des rencontres d’un soir dans des soirées alcoolisées et des conseils qui pourraient lui être prodigués concernant sa vie professionnelle ou personnelle. Cassandra vit sa vie au jour le jour en baladant sa valise et en n’affichant un sourire que sur commande pour accueillir les passagers ou postuler à un poste de cheffe de cabine. Emmanuel Marre et Julie Lecoustre filment le parcours solitaire de Cassandra dans une entreprise dont on découvre la pression qu’elle fait subir à ses employés et qu’accepte la jeune femme jusqu’au jour où elle est sanctionnée pour un geste d’empathie à l’égard d’une passagère et où elle rentre passer un moment chez son père en Belgique. C’est une autre Cassandra que l’on découvre, celle qui a été une enfant dont le passé l’a amenée à faire un choix de vie qu’elle assume, une vie « carpe diem » où seul compte l’instant t de son parcours sans projection dans un avenir lointain mais avec des rêves de voyages et d’évasion que l’on peut interpréter comme une fuite en avant ou une adaptation au monde contemporain. Rien à foutre donne le sentiment d’être un documentaire avec ses acteurs non professionnels et une fiction intimiste qui plonge dans la vie d’une jeune femme au regard troublant. Pour apprécier l’originalité du film, il faut se laisser porter par son rythme et par la mise en scène novatrice des réalisateur et réalisatrice illuminée par l’interprétation d’Adèle Exarchopoulos, une actrice dont le visage reste gravé dans notre esprit.
> Belfast Le réalisateur Kenneth Branagh fait le récit de son enfance à Belfast dans les années 1969 quand débutent des « troubles » entre catholiques et protestants, une appellation qui ne reflète pas une réalité historique dramatique. Kenneth Branagh a choisi de filmer cette période à travers le témoignage du jeune Buddy, âgé de 9 ans, qui vit dans un quartier ouvrier où cohabitent des familles protestantes et catholiques, un jeune garçon qui aime jouer et rêver et qui perd son innocence face aux violences dont il est témoin. Le message que le réalisateur présente comme universel est celui du ressenti des enfants confrontés aux attentats et à la guerre avec des souvenirs personnels affectifs qui marquent la tonalité de Belfast. La réalisation introspective de Kenneth Branagh, de facture classique et en noir et blanc, bénéficie d’une promotion particulière en raison des nominations pour les Oscars programmés le 18 mars avec le jeune acteur Jude Hill dans le rôle de Buddy.
