Le lycéen
À 17 ans, Lucas perd brutalement son père. Ce décès provoque un énorme chaos dans la vie du jeune lycéen et un chagrin indicible qu’il décide de vivre aux côtés de son frère Quentin, jeune artiste qui vit à Paris, un frère avec lequel la relation s’était distanciée. Christophe Honoré transpose des éléments dramatiques de sa jeunesse dans le monde actuel. Lucas est un jeune homme traversé par des émotions fortes qu’a vécues le cinéaste, des émotions auxquelles s’ajoutent les problématiques d’aujourd’hui parfois difficiles à vivre pour la jeunesse contemporaine. C’est dans ce contexte que Lucas va construire sa personnalité. Christophe Honoré a réalisé « un film hivernal qui garde un côté solaire dans le malheur, une légèreté dans le drame intense ». Pour exprimer cette diversité émotionnelle, le cinéaste s’est entouré d’un trio d’acteurs auquel il a laissé beaucoup de libertés, le jeune Paul Kircher dans le rôle de Lucas, Vincent Lacoste dans celui de Quentin et Juliette Binoche dans celui de la mère. Christophe Honoré s’est donné le rôle du père dans un film « organique » qu’il juge important dans le déroulé d’une vie.
Fumer fait tousser
On peut compter sur le réalisateur Quentin Dupieux pour surprendre le spectateur. C’est donc avec curiosité que l’on découvre le dernier film du cinéaste « Fumer fait tousser ». L’histoire a toutes les apparences d’une histoire déjantée sur cinq justiciers, les « Tabac Force », qui s’acharnent contre une tortue démoniaque et qui sont contraints de vivre une retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe, une retraite remise en cause quand Lézardin, empereur du Mal, décide d’anéantir la planète Terre. Habillés en super héros des années 80, les acteurs triés sur le volet participent activement à l’absurdité de situations délirantes qui sont les reflets des problèmes actuels mais une tenue de super héros est-elle la solution magique pour les résoudre ? Rien n’est moins sûr. La réalisation de Quentin Dupieux va ainsi au-delà d’une comédie aux simples accents parodiques.
Le Torrent
Anne Le Ny a réuni José Garcia, André Dussollier et la jeune actrice Capucine Valmary dans un film qui a les apparences d’un thriller et qui est de fait une introspection des sentiments dans une famille bouleversée par la mort accidentelle de l’une de ses membres. Après une dispute conjugale, Juliette quitte son domicile et fait une chute mortelle. Les soupçons contre le mari, la collusion affective entre Lison et son père, la quête d’une explication par le père de Juliette créent un doute et un suspens dans une commune des Vosges où le torrent et ses excès alourdissent une atmosphère familiale pesante.
Annie Colère
Après le film de Audrey Diwan « l’événement », c’est la réalisatrice Blandine Lenoir qui met en lumière le combat des femmes pour le droit à l’avortement. Elle choisit de mettre l’accent sur le MLAC, « Mouvement pour la Liberté de l’avortement et de la contraception » dont les luttes en 1974 participent au vote de la loi Veil. L’union de femmes et de certains médecins est filmée dans le respect des combats historiques que nous transmettent les acteurs et actrices dont Laure Calamy dans le rôle d’Annie, ouvrière et mère de deux enfants. Ce sujet du droit à l’avortement reste malheureusement d’actualité dans de nombreux pays qui l’interdisent ou le suppriment après des années de reconnaissance de la liberté de choix des femmes.
