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Quelques films à découvrir en salle cette semaine

par MICHELE LOTH
Publié le 21 avril 2022 à 12:42

> À Chiara À Chiara clôt la trilogie réalisée par Jonas Carpignano autour de la ville calabraise de Gioia Tauro. Le dernier film de cette trilogie repose sur des évènements fictifs avec un casting entièrement composé d’acteurs non professionnels parmi lesquels la très remarquée Swamy Rotolo. L’inspiration pour ce dernier film vient de l’arrestation d’un homme dans un village et de la surprise de sa fille qui apprend qu’il était membre de la mafia. Cette fille est personnalisée par Chiara, une adolescente de 16 ans, dont le père disparaît au lendemain de la fête d’anniversaire de sa sœur, une fête qui a réuni le clan familial. Chiara décide de partir à la recherche de son père et se lance dans une enquête qui défie les lois de l’omerta. La réalisation de Jonas Carpignano présente plusieurs facettes, une peinture peu glorieuse de la mafia, un thriller qui assombrit progressivement l’atmosphère et la relation qu’une fille voudrait préserver avec un père dont elle découvre la personnalité ambiguë. La présence saisissante de Swamy Rotolo dans le rôle d’une jeune fille tendue et bouleversante est un bel atout pour le film de Jonas Carpignano.

> À l’ombre des filles Luc est un chanteur lyrique renommé qui accepte d’animer un atelier de chant dans une prison de femmes pour trouver un nouveau sens à sa vie personnelle. Le film d’Étienne Comar nous emmène dans un milieu carcéral où les relations entre des femmes qui vivent l’enfermement et un artiste venu d’ailleurs ne seront pas simples. L’art est présenté comme une force d’émancipation et de liberté intérieure pour des prisonnières dont on ne connaît pas le passé et que le chant va réunir. Alex Lutz est surprenant dans le rôle de Luc avec un casting composé d’actrices performantes. La réalisation et l’interprétation sont les symboles d’une belle humanité dans un milieu qui semble l’avoir perdue.

> La revanche des crevettes pailletées Cédric Le Gallo et Maxime Govare réalisent une suite au premier film sur les « crevettes pailletées » avec le même objectif, se servir de l’humour pour alerter sur des question graves toujours actuelles en cette période trouble, celles du droit à la différence et de la lutte contre l’homophobie. Le film a un sens particulier car il a été tourné en Ukraine et un pan de l’histoire fictive se déroule en Russie. Les « crevettes pailletées », qui se rendaient au Gay Games de Tokyo, ratent en effet leur avion et font escale dans une région particulièrement homophobe de la Russie. Les réalisateurs « assument de signer une comédie politique » et montrent ainsi leur engagement en faveur de causes justes et régulièrement remises en cause, une comédie inégale mais solidaire avec un casting plaisant.