Cinéma

Quelques idées de sorties au cinéma à voir cette semaine

par Michèle Loth
Publié le 28 août 2020 à 17:59 Mise à jour le 31 août 2020

> Mignonnes

Maïmouna Doucouré, réalisatrice franco-sénégalaise, assiste à un spectacle où de très jeunes filles dansent de manière plutôt suggestive devant des mères à l’apparence traditionnelle. Intriguée par ce spectacle, elle mène une enquête auprès de ces enfants pour comprendre leurs motivations. Le film qu’elle réalise ne répond pas à toutes les questions mais porte un regard sensible sur une société où les réseaux sociaux amènent des jeunes à confondre le virtuel et la réalité. Amy a 11 ans.Elle est perturbée par le retour de son père qui revient du Sénégal avec une deuxième femme pour laquelle il faut pousser les meubles, un retour qui n’autorise pas l’expression des souffrances de sa mère. De la fenêtre de son appartement, elle voit des filles de son collège exécuter une danse sensuelle dans le but de participer à un concours qu’elles ont repéré sur les réseaux sociaux. Amy se rapproche de ce groupe qui se surnomme « Les mignonnes » et elle se transforme physiquement pour afficher sa liberté en opposition aux contraintes liées à sa communauté et aux règles imposées aux femmes, des règles qui sèment le doute non seulement dans l’esprit d’Amy mais également dans celui de sa mère. Quand Amy choisit cette forme d’émancipation que serait la danse sensuelle et provocatrice, elle peine à comprendre qu’elle est tombée sous l’emprise d’une autre forme d’aliénation que sont les réseaux sociaux. Maïmouna Doucouré, inspirée par sa propre adolescence, décrit avec tendresse le cheminement d’une enfant qui doit se construire dans un milieu fragile et qui cherche une forme de liberté sans opérer une totale rupture avec sa famille. Le casting a révélé des jeunes actrices sublimes parmi lesquelles Fathia Youssouf, très expressive dans le rôle d’Amy.

> La femme des steppes,le flic et l’œuf

Le cadavre d’une femme dans les steppes de Mongolie, un jeune flic chargé de surveiller les lieux, une bergère qui le réconforte en lui apportant des vivres ainsi qu’un instant fugace de bonheur et des spectateurs happés par une fable poétique sur l’expression des sentiments dans des paysages aux couleurs sublimes captés par le photographe français Aymerick Pilarski, telle est la particularité du film de Quanan Wang. Le cinéaste filme la mort et la vie de manière symbolique et contemplative sans que l’on se rende compte du temps qui passe en raison du plaisir que l’on éprouve à ressentir le bonheur tranquille d’une jeune bergère, Dumlamjav Enkhtaivan, qui joue son propre rôle dans une réalisation humaniste. Du très beau cinéma.